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(1763)

SIEGE

/ ;(Û1M ;)

immédiatement passer par les armes, et avait fait ensuite tambouriner dans toute la commune une proclamation où il disait : «Laguerre a été déclarée par les bandits de Paris. Hier,

—avant-hier et aujourd’hui ils m’ont assassiné mes : soldats. C’est une guerre sans trêve et/sans pitié que je déclare à ces assassins. J’ai dû faire un exemple ce matin : qu’il soit salutaire. Je désire né pas en être réduit de nouveau à une pa-

  • reillè extrémité. »

Garibaldi, le général en chef toujours attendu par la commune, ne devait.pas venir. La

—commission exécutive avait reçu de lui ; une lettre, datée de Caprera, le 28 mars, dans la-

—quelle il déclinait l’honneur qu’on avait bien

—voulu lui faire. Garibaldi donnait 1 en même

—temps à la commune un ! conseil. Il l’engageait ;

—à remettre tous les-pouvoirs à un citoyen hon-/

—nête, pour éviter les tiraillements, et pour opposer à l’adversaire toute l’énergie d’uniforme ; énergiquement concentrée. Mais ce principe, ;

—dont beaucoup de révolutionnaires, <à commencer par M. Delescluze, auraient été heureux de devenir l’incarnation, était diamétralement opposé à l’idéal de la commune. Le gouvernement ; du mars ne pouvait rien faire que par fédé- ;

—ration, délégations, commissions et comités. Le ;

;6 avril, cependant, la commune, considérant

que, dans la crise présente, ; l’unitô.de comman- ! dément militaire était une nécessité de salut.

—public, prononçait la dissolution dessoûs-comités d’arrondissement, qui : rendaient, tous les :

jours des ordres compromettant cette unité. Le 7 avril, dès 5 heures ; l/2 du matin, le Mont-’

Talérien ouvrit contre le pont de Neuilly un, :

•feu violentauquelrépondirent, mais sans grand

/résultat, les canons de la’Porte-Maillbt. Les fédérés essayèrent de reprendre Courbevoie ; ; un détachement de /l’armée entrait ; en même,

"tempspar Suresnes dans le bois de Boulogne. ; La bataille fut terrible au pont de Neuilly, et ;

—vers 10 heures les insurgés, -vainqueurs, refou-’

dorent leurs adversaires ; mais vers deux heures)

îles troupes’du gouvernement -reprenaient l’.offensive ; l’artillerie lirait des : deux côtés ;.avec

/fureur, et les obus arrivaient jusqu’àTArc-de- !

;Triomphe..Un combat corps à corps s’engagea, ’

en avant de la barricade du pont de. Neuilly, . qui fut enlevée enfin à cinq heures et.demie. ; Les généraux Montaudon, Péchot et Besson ;

•furent blessés dans cette lutte acharnée, et les : deux derniers mortellement.

Un grand changement se : fit alors dans l’ar- :mêe de la commune. La commission exécutive

avait destitué le ;8 avril le général Bèrgeret et 1

^confié le commandement de Paris, avec tous les ! services militaires concernant l’exécutions un’ Polonais, Dombrowski, qui avait servi dans l’ar- ;

•mée russe, et particulièrement au Caucase. Celte/ nomination fut.assez., mal accueillie par les. Parisiens, qui se méfiaient des étrangers. La commission -exécutive dut se justifier en.invoquant ..la haute, estime qu’il inspirait -à Garibaldi. C’est à partir de ce moment que s’accentua dans la commune : le rôle des. étrangers, dont une —partie était à la solde de. M.- déBismarck, sui- —vanl la.déclaration faite au corps législatif par dégénérai Trochu. Le.même décretsupprimàit ■ les grades de généraux comme incompatibles avec l’organisation démocratique de la garde nationale.

Maîtresse du pont. de Neuilly, l’armée. criblait de projectiles l’avenue qui conâuità l’Arede-Triomphe.

leeanpn tonnait de toutes ; parts

et il y avait sur, beaucoup de points.de.petits combats d’avant-postes. iLesinsurgés obtinrent un succès à Nanterre. Le 10, les troupes -du gouvernement voulurent, -prendre des positions ■ en avant du pont de Neuiliy ; les pièces delà porte Maillot les balayèrent. On se fusillait, plus loin, au ; boisde Colombes, et le soir Eudes-repoussait —une tentative dirigée contre Issy et Vanves.-Les canonnières des, insurgés.-descendaient jusqu’à Asnières et. tenaient l’ennemi en/respect.

Les nécessités de la lutte avaient déterminé Cluseret à procéder à laTéorgariisation dès compagnies de guerre de. la garde nationale. Un, décret du 5 avril accorda aux gardes etau-x caporaux une solde de lfr. 50 avec les, vivres ; elle était portée à 2 francs pour les.sous-officierset à.2 fr. 50 pour les officiers..Ce même décret fixait au lendemain l’élection des-chefs de, bataillon et astreignait auserviiee de guerre tous les citoyens non mariés ’de.~i7 a 35, ans’j mais dès le 7, Cluseret modifiait.ce décret -et annonçait.que.lesefvice serait.seulement volontaire dans les compagnies de ; guerré pour les jeunes gens de 17 à 19 ans..11 le rendait, par compensation, obligatoire pour tous.les hommesde 19, à 40. ans, mariés ou non. Il en-gageait-, « les bons patriotes.à /faire eux-mêmes la.police de leur arrondissement et à forcer

; les réfractaires à servir., »=.La.commune votait

en même temps une pension de 300 à ; 1,200 —francs en faveur des citoyens <jui.auraient reçu-en. combattant des blessures-entraînant une difficulté ou une Incapacité de.travail. Le 7 avril -ily eût grande revue au- champ de Mars. Le 10,1a commune s’engageait à servira chaque veuve d’un citoyen mort en combattant ;ûn’e pension de 600 fr., et a chaque enfant, reconnu ou non, une.pension de 365 If, jusqu’à 18 ; a.ûS. /Les orphelins devaient-être-élevés aux frais de l’État. Les ascendants avaient droit eux-mêmes à une pension, ainsi, que. les sœurs et frères ; si le citoyen- tué était leur isoulién., ,.La —commune ne doutait pas, comme on voit, de l’avenir, à moins qu’elle.ne légiférât/dans, le but/unique d’inspirer confiance aux Parisiens.

Un grand changement -s’était ; fait à la. même