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fait entendre que la Silésie était comprise , comme la Moravie dans les pays de la couronne de Bohême. Ladiêtô de Silésie protesta énergiquement contre cette prétention, en exprimant une adhésion complète aux institutions existantes. Cette protestation, datée du 19 septembre, fut adopté à l’Unanimité dés voix moins une..

En Moravie et en Silésie, la loi sur les’écoles fut modifiée dans le sens anti-clérical et les droits de.surveillance du clergé rédujts à la "moindre mesure possible.

Pays Slovènes et Italiens.— Les diètes de Carinthie et de Styrie n’offrirent rien de remarquable. ’Dans toutes les deux, les Allemands, qui étaient en prépondérance, firent adopter des adresses à l’empereur exprimant la re-

connaissance du pays pour les lois récemment

décrétées. En Carniole, au contraire, l’élément slave se trouva le plus fort et dans la discussion dé la loi sur les écoles, les Slovènes firent passer un amendement qui mettait leur langue Sur le même pied que la langue allemande et imposait l’enseignement obligatoire des deux. D’autre part, la diète augmenta beaucoup l’influence accordée par le projet de loi.au clergé sur les écoles..

En Dalmatie, la diète vota le 25 septembre, à la majorité de 22 voix contre 10, une adresse à l’empereur pour demander que la Dalnialie restât comprise dans les pays cisleithans et, ne fût pas jointe à la Hongrie ou à la Croatie. Une partie de la population cependant n’-était pas du même avis, puisqu’on plusieurs localités et notamment à Spalalô, les députés du parti allemand furent- gravement insultés par des attroupements. Les délibérations de la diète

d’Istrie furent très-calmes. Mais il n’en fut pas de mênie de celle de Trieste^ Cette ville avait été le théâtre de troubles graves déjà avant l’ouverture de la session. L’animosité qui existait depuis longtemps entre la population italienne de la ville et les paysans slaves du territoire qui y est joint s’était manifestée les 12, 13 et 14 juillet par.des excès déplorables, à propos de l’allocution du pape et d’un conflit qui s’était produit entre l’évêque et le conseil municipal sur l’application de la loi sur les écoles. Des rassemblements hostiles à la minorité cléricale du conseil se formèrent le 12 juillet et.se portèrent sur les couvents. Or, pour maintenir la tranquillité intérieure, Trieste possédait une milice territoriale recrutée parmi les Slaves des environs. Ce fut contre elle que tourna la colère populaire, el dans les journées des 12’, 13 et 14 juillet, il y eut-à plusieurs reprises des collisions dans lesquelles des personnes furent tuées. Le ministère chargea le général Moering des fonctions de gouverneur de Trieste et l’ordre se rétablit de lui-même.

Mais l’irritation subsista entre les deux nationalités de ce petit pays et le conseil municipal démanda avec instance au ministère la dissolution de la milice territoriale.

La diète est formée par le conseil municipal auquel s’adjoignent 6 députés du territoire. Cette assemblée ayant pris plusieurs décisions anti-cléricales à propos des écoles, les députés du territoire protestèrent contre ses actes et déclarèrent qu’ils ne paraîtraient plus aux séances (2 septembre).’ Le 5 octobre, la diète passa à l’ordre du jour sur leurs déclarations. Dans cette même séance fut volée, après une discussion passionnée, une résolution, vainement combattue par le commissaire du gouvernement. Cette résolution. énumérait les droits historiques résultant des conventions en vertu desquelles Trieste était devenue possession autrichienne. La diète entendait se réserver complètement ces droits et n’envoyer de députés au reichsrath que sous cette réserve. Le commissaire du gouvernement fit observer que ces droits étaient en contradiction complète avec les institutions actuelles de la monarchie et que si on les respectait, Trieste ne serait liée à celle-ci que par une union personnelle. La résolution n’en fut pas moins votée à l’unanimité.

Diètes allemandes. — Dans la Basse et la Haute Autriche ainsi que dans le pays de Salzbourg les sentiments purement allemands ■ des populations éloignaient tout danger de manifestations fédéralistes, et c’étaient plutôt des démonstrations centra listes ou anti-cléricales qu’on pouvait craindre. Les diètes de Haute et de Basse Autriche modifièrent en effet la loi sur les écoles dans un sens hostile au clergé. Quant à là pensée centra liste, elle n’apparut que dans les discussions de la diète de Viennequi demanda par.une résolution que les députés au reichsrath fussent élus directement et non par les diètes. Ces trois assemblées votèrent d’ailleurs des’adresses de confiance au gouvernement ;

Dans le Tyrol la situation était toute différente. Làle parti clérical complaitenviron 30 voix contre 22 voix libérales. Sur les 16 membres du Tyrol italien qui, par suite des démissions de l’année dernière, venaient d’être nouvellement élus, 3 seulement se présentèrent. Les 13 autres furent encore considérés comme démissionnaires. Pendant que les commissaires de la diète délibéraient sur les lois qui leur avaient été soumises, le parti clérical organisait une grande réunion publique destinée à exalter les sentiments catholiques de la population. Cette réunion, convoquée par l’association catholique du Tyrol el du Vorarlberg, eut lieu le 29 sept, à Hippach, dans.la vallée de la Ziller. Il fut tenu beaucoup de discours contre les lois con-