(1407) PÂMG (■ 1408)
LOpèz avait encore à lutter contre des difficultés intérieures. Le ministre américain, M. Wasiiburn, remplacé depuis par le général Mae-Mahon, avait quitté Assuneion à bord du Wasp, vers le milieu de septembre. Mais plusieurs citoyens américains étaient demeurés en prison, accusés de conspiration contre le président du Paraguay. Le gouvernement des États-Unis envoya quatre bâtiments pour réclamer leur mise en liberté. Le gouvernement français envoya, de son côté, l’aviso la Décidée, qui se mit àia disposition du consul pour la protection de ses nationaUx. ;
Après la défaite de Villeta, on regardait Lopez comme perdu sans ressource, Cet homme extraordinaire donna une nouvelle preuve de son indomptable énergie et mit l’armée alliée à deux doigts de sa perte. La bataille de las Lamas Valëntinas rappelle la bataille de Waterloo. Le général paraguayen. Gaminos y joue le : rôle de Grouchy. Lopez avait réuni 11,000 hommes à iàlbma ; Gàmiubs était à Assuneion avec 3,000 hommes el â2 pièces de canon. Le 2l aU mâtin à reçut l’ordre de venir attaquer les Bfésiliéns, qui se seraient trouvés pris entre deux feux, il fallait environ douze heures à Caininos pouf exécuter cet ordre ; îl aitèndit trois jours et ne se mit en marche que le 24.
Au lieu de suivre i’itinërairè indiqué par Lopez, à évita les Brésiliens. Cependant Lopez l’attendit jusqu’à là dernière îièUfé. Dès la soirée dii 20 décembre, à était aux prises avec l’ârméë brésilienne. Il combattit jusqu’au 27. Pendant céitë bataillé de sept jbufnées il donna l’exemple d’Unè intrépidité constante. Sa maîtresse, Mme Lynch, reçut trois blessures à| côté de lui ; son fils Pacheco, âgé de quatorze jàns, eut quatre chevaux tués sous lui, et Lopez lui-même en eut deUx.
Lés Brésiliens étaient exténués ; ils avaient perdu 9,000 hommes. Sans les Argentins, qui vinrent achever la défaite de Lopez, l’armée de Caxias était.détruite. Si Càminos était afrivé quelques heures plus tôt, la perte des alliés eût été complète et irréparable. Le marquis de Caxias alla occuper Assuneion. Il trouva la capitale du PàrâgUay absolument vide. La population avait émigré tout entière. L’armée brésilienne mil là ville au pillage. Ceiie conduite, indigne d’Un peuple civilise, provoqua de violentes protestations. Les Argentins, qui n’étaient pas ëntfësdâhsia ville, repoussèrent hautement toute Solidarité avec l’armée du marquis de Caxias.
AU commencement de 1869 le mafquis de Caxias fut relevé dé son commandement et remplacé pàf je comte d’Eu. Ce nouveau i général trouva l’armée à Luque, où elle demeura jusqu’au mois de mai pour se reposer et se, ravitailler. Elle était réduite à 13, SÔÔ hommes.
Lopez, emmenant les débris de son armée et la division encbfe intacte de Gaminos, s’était dirigé vers les petites cordillères de Ascura (29 décembre). Dans la précipitation de sa retraiter il avait négligé dé détruire le chemin de fer. Le pont de Yuquery était le seui ouvrage qu’il eût démoli. Ce pont traverse un ruisseau large de 10 mètres ; il fallait huit jours pour le réparer : les Brésiliens y employèrent cinq ; mois. Pour donner Une idée de ia situation de Lopez, il faut au moins une description abfégëe du pays que traverse le raiiway paraguayen.
Le chemin de fer part d’Assuneion, se dirige vers ie nord-ëst, suit la courbe de la rivière, redescend en demi cercle jusqu’à Paraguary, un peu au sud d’Assuneion. Il continue ensuite eh ligne droite jusqu’à Villa-RiGà. D’Àssuneion à Paraguary la ligne a 22 iieues. Les stations sont Luque (4 lieups) ; Vuquefy (2 lieues) ; Aregna (2 lieues) ; BatinoCué (2 lieues) ; Tamara ! (3 lieues) ; Pifahu (3 iieues) ; Pifaguâf y(4 lieues). De Luque à Tamara), le raiiway est couvert.au nord par une lagune d’une lieue de large et par de petites collines qui le séparent de la lagune. Viennent ensuite des marécages et un petit ruisseau, le Pirahu, qui donné son nom à la station. Le comte d’Eu disposa son armée de Tamaral à Paraguary, occupant toute la ligne du chemin de fer entre ces deux points. La division argentine, un peu en arrière du chemin de fer, comptait 3,500 hommes, 408 chevaux et 6 pièces de canon, dont 4 dé montagne. En outre, le comte d’Eu avait à Rosario, à 35 iieues au nofd d’Assuncion, 3,000 hommes, commandés par le général Cainafa, et2,000 hommes répartis à Assuneion, à Luque et à ïlumaïla.
L’armée brésilienne était dans un état dé ployable, ayant plus de la moitié de ses hommes malades et hors de service, les chevaux en mauvais état, les moyens de transport presque nuls. Les vapeurs et les chemins de fer ne pouvaient apporter les approvisionnements que le long de là rivière ; les soldats ne vivaient que de viande salée, quoique le gouvernement brésilien payât fort cher les bestiaux qu’ils étaient censés consommer ; Impossible de poursuivre Lopéz dans la montagne.
La discipline de i’arméê était médiocre. Le comté d’Eu avait à lutter contre la corruption administrative, à satisfaire les exigences des partis politiques, à concilier les jalousies des généraux et à ménager sa popularité. Bien servir une nation et rester populaire, éternel problème. Chez nouSj Henri IV, Sully, Richelieu, Colbert et bien d’autres y ont échoué. À l’arrivée du comte d’ËU, la solde de l’armée brésilienne était arriérée de dix mois. Les distributions de vivres étaient très-irrégulières. On a calculé que si tous les bœufs payés par le gouvernement de Rio-Janeiro eussent été