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GRÈCE

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l’isthme de Corinthe. La chambre se prorogea phur.un mois, le 24 août. La session devait

récomrhëhcer ie 24 septembre ; mais l’assemblée

n’était pas en nombre, et elle ne put reprendre que le 15 octobre ses délibérations. Dans cette

, , séance, un député de l’opposition, M. Milissis,
! se.fit l’organe de certains bruits qui circulaient

— depuis plusieurs semaines avec persistance. On ..soupçonnait le roi et son entourage de méditer . un coup d’état pour renforcer le : pouvoir royal aux dépens de la -constitution. M. Zaïmis répondit que dés pétitions avaient été, ’en effet, adressées au roi pour demander des changements

■ dans les institutions du pays, mais il déclara que le gouvernement ne prêterait les mains à aucune mesure de ce genre. M. Zaïmis passe pour être un partisan dévoué du régime par-

—lementairë, et ses explications rassurèrent la Chambre, qui exprima sa satisfaction dans un ordre du jour.

Le désir d’une réforme de la loi fondamentale n’en a pas moins.fait du chemin, car la

chambre se livre trop souvent à de^s, écarts qui

rendent difficile la tâche du gouvernement. On a donc pensé que la création d’un sénat, faisant contre-poids à la chambre des députés, serait d’un, heureux effet, sans porter le moindre préjudice aux. libertés publiques. Le parti nombreux qui s’est formé autour de cette idée a fait même de nouveaux.progrès dans ces derniers temps, en s’appuyant sur les actes de brigandage dont nous aurons à parler.tout à l’heure, pour montrer la nécessité d’un pouvoir moins exposé aux caprices de la chambre.

■ Mais la constitution actuelle a trouvé dans la Grande-Bretagne un. puissant appui, parce qu’elle est son oeuvre.

Revenus de Corfou à Athènes le 18 septembre, le roi et la reine reçurent, le 15 oc- , tobre, la visite de l’impératrice Eugénie, que le roi était allé attendre auPirée. Toutes les rues, s’étaient pavoisées pour la fêter ; elle dîna au palais, et le ! soir elle jouit d’un spectacle magnifique : l’illuminination de l’Acropole. Elle repartit le lendemain pour Constantinople. Le prince royal de Prussé et son beau-frère, ’ le prince Louis de Hesse, arrivèrent le 20 octobre et se rembarquèrent le 21.’L’empereur d’Autriche voulut profiter Iui-même de son voyage en Orient pour voir Ath’èneSi Le roi et la population lui rendirent les mêmes honneurs qu’à l’impératrice, des Français. C’était le 3 novembre. François-Joseph venait de Constantinople, et il repartit le 4 pour Jérusalem. Le : prince et la princesse de Galles avaient visité Athènes six mois auparavant, et y avaient séjourné du 20 au 22 avril.

Ce fut le 6.novembre que-commença la discussion générale du.budget, qui fut la partie la plus saillante de la session de 1869. Les trois ANNUAIRE IX.

chefs de l’opposition, -MM. Comounduros, Boulgaris et. Deligiorgis, se coalisèrent contre le cabinet. Les débâts furent très-orageux, et il se produisit un incident des plus curieux. Il avait été convenu, à la fin de la séance du 7, que la chambre se réunirait le lendemain, quoique ce jour fût tout à la fois un dimanche et un jour férié consacré à saint Demétrius. Lorsque la séance s’ouvrit, il n’y avait de présents que 97 députés, tous partisans du cabinet, excepté deux, MM. Lombàrdos et Petmezas, que l’on compte parmi les principaux orateurs du parti Comoundouros. Les autres membres de l’opposition n’avaient pas- entendu, apparemment, la résolution qui avait été prise.la veille. Mais la chambre était en nombre pour voter, car, pour qu’elle soit en nombre, il suffit delà présence de la moitié des députés plus un, et elle adopta, à une majorité de,95 voix contre 2, un ordre du jour exprimant la confiance que le cabinet lui inspirait, et formulé en ces’termes : « La chambré ayant acquis, à la suite des débats, la conviction que le ministère a bien fait de dépenser une partie de l’emprunt de 21 millions de drachmes contractô.avec les banques, et que le budget de 1870, tant pour les recettes que pour les dépenses, est dûment motivé, et, approuvant la politique suivie par le ministère, passe à l’examen des budgets spéciaux. » Le lendemain, lundi, grand émoi au sein de l’opposition. La chambre était au complet, et la séance fut des plus orageuses ; il y eut même un moment où quelques députés se laissèrent aller à de regrettables emportements, à des voies de fait, si bien que le président dut suspendre la séance pendant une demi-héùre pour laisser aux législateurs le temps de se calmer. MM. Deligiorgis, Lombardes et Milissis prirent tour à tour la parole pour demander l’annulation du • vote de la veille, et M. Milissis demanda, au nom de l’opposition, qu’on mît aux’-’voix une motion ainsi conçue : « La chambre déclare nulle et non avenue la séance d’hier. » Le vote avait été obtenu, disaient-ils^ par surprise, en l’absence-de l’opposition, et la dignité de l’assemblée exigeait un nouveau vote. Là motion de M. Milissis fut donc mise aux- voix. Mais, sur 173 votants, 95 contre 78’là repoussèrent. Le cabinet triomphait donc, mais" avec une faible minorité ; car, des 95 voix qui avaient été données au gouvernement, sept appartenaient aux ministres eux-mêmes, de sorte que la -majorité n’était, en définitive, que de 10 voix.

Les deux séances suivantes n’offrirent rien de particulier. Mais l’entente continuait entre les trois partis opposants, qui Voulaient saisir la première occasion favorable de renverser le ministère. MM. Comoundouros, Deligiorgis. et Bulgaris s’étaient même, disait-on, mutuelles