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monde savant recueillit avec empressement les mémoires qu’il publia sur des sujets physiologiques : Recherchesphysiques sur l’irritabilité et la sensibilité., 1822 ; Expériences sûr le grand sympathique ; Note sur la délimitation de l’effet croisé dans le système nerveux, 1823 ; Recherches expérimentales sur les propriétés et les fonctions dusystèmenerveux dans les «erié&î-es, 1S24 ; etc. Ces mémoires attirèrent l’attention de Cuvier et furent traduits dans les langues : étrangères. Nul en effet, n’avait jusqu’alors distingué avec une précision comparable, le rôle spécial des organes et des parties d’organes dans les phémoncnes vitaux et intellectuels, les fonctions de la moelle épiniôre, de l’encéphale, du cervelet, des lobes cérébraux, etc. On peut même lui attribuer la découverte de cette mystérieuse puissance du nœud vital qui, renfermé dans la moelle allongée, détermine tout le mécanisme respiratoire., .. !

Flourens fut nommé, en 1828, membre de l’académie des sciences, dans la section d’économie rurale. Cuvier lui confia la : chaire d’histoire naturelle au collège de France, et deux ans après, au Muséum, la chaire d’anatomie humaine dont il devint professeur en titre en 1832. En 1833 l’académie des sciences l’investit, des fonctions de secrétaire perpétuel remplies avant lui par Cuvier el par Dulong. 11 devint en 1835 professeur titulaire au collège de France et il dut, en 1840, à ses rares qualités d’écrivain, l’honneur d’être choisi de préférence à Victor Hugo pour occuper à l’académie française le siège laissé vacant par Michaud.

Homme de science, Flourens eut des ambitions politiques, et sa candidature opposée en 1839 à celle du candidat ministériel à Béziers, M. Viennet, obtint un plein succès ; mais il se contenta d’occuper son siège parmi les membres de la gauche sans se mêler aux débats ardents de la tribune. Une distinction plus haute lui était réservée ; il fut nommé pair de France en 1846 ; mais il eut le bon sens de né pas se trahir lui-même, de rester fidèle à son passé et à ses tendances dominantes, en continuant ses leçons de professeur et ses études scientifiques. 11 publia même, de 1839 à 1848, des Puvrages qui obtinrent un grand et légitime succès : en 1841, de l’instinct et de l’intelligence des animaux et l’analyse raisonnée des travaux de Cuvier-, en 1842, Fontenelle ou de la philosophie moderne relativement aux sciences physiques ; une nouvelle, édition, entièrement refondue de ses Recherches expérimentales..... etc., dont nous avons parlé plus haut, et des Recherches sur le développement des os et des dents ; puis son Anatomie générale de la peau et des membranes muqueuses, 1843, in-46 avec planches ; en 1844, Buffon, aperçu de ses idées et de ses.travau’x, et en 1847, un ouvrage fort imporportant, sa Théorie expérimentale de Information des os (in-8° avec planches), où-il étudiait encore le phénomène important et longtempsignoréde la reproduction des os.

Flourens mourut à Paris au commencement du mois de décembre 1867, au Muséum d’histoire naturelle, et ses funérailles eurent lieu le9 au milieu d’un grand concours’de savants, d’amis et de personnages officiels. Le deuil était conduit par ses trois fils, MM. Gustave, Emile et Abël Flourens. Il fut enterré au cimetière du Père-Lachaise. Il était un des collaborateurs de l’Encyclopédie du xixé siècle et de ¥ Annuaire encyclopédique, qui est le complément annuel de cet important recueil. Son fils Gustave se jeta dans le mouvement ultra-révolutionnaire, participa aux émeutes qui signalèrent la fin de l’empire, et fut tué àRueil, le 3 avril 1871, lorsque les troupes de la commune essayèrent dé se porter sur’Versailles., " ’

Parmi les ouvrages de Flourens, nous devons encore signaler :.— Examen de la pùrênolàgie ; Cours de physiologie comparée, & vol. in-8°, 1854 ; — de la Longévité humaine et de la quantité deviesUrla terre, 1854, in-12 ;—^Histoire de la découverte de la circulation du’sang, in-12, 1854 ; de la vie et de l’intelligence ;— Ontologie, 1861. Il a publié, en outre, des éloges historiques de beaucoup de savants illustres : George Cuvier, Chaptal, Laurent de Jûssieu, Delessert, Blainville.

Comme écrivain, Flourens se distingue pa un style clair, net et d’une élégance soutenue, mais sans recherche. Comme penseur, — il défendit, en vrai disciple de l’école de Montpellier la doctrine spiritualiste contre le matérialisme moderne ; comme savant, ses plus belles études sont celles qui se rapportent àiix phénomènes de la vie de relation et au développement des os. Il soutint, dans son Anatomie de la peau l’unité de l’espèce humaine.

FOUCAULT (JEAN-BERNAED-LÉOK), membre de l’Institut et du bureau des longitudes, physicienne l’Observatoire, est mort le 11 février 1868, à Paris. Né le 18 septembre 1819, il était à peine âgé de qùaranté-neuf ans. Après avoir commencé l’étude de la médecine, le jeune homme s’appliqua d’une manière spéciale à celie.de la physique. On était alors en 1839 ; Daguerre venait de révéler au monde les secrets de la photographie, et l’on comprend’qu’un pareil horizon était bien fait pour tenter un débutant : Foucault s’adonna à des recherches photographiques. Toutefois ce champ lui fut bientôt trop étroit, et en "collaboration de MM. Donné et Fizeau, il publia des recherches relatives à l’optique.’ C’est alors qu’il inventa l’appareil illuminàteur aujourd’hui fréquemment employé pour substituer là lumière électrique aux rayons absents où inégaux du soleil, et peu