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Li-urvre, Expos6 des principes dconomiqnes de la socicU chrdtieime , gr. in-18. Cet ouvrage ne re- pond pas a son litre. L’auteur ne presente qu’un plaidoyer en faveur du systeme protecteur contre la libre concurrence. Or, sans faire du libre ecbange un dogme social comme les £conomistes de Tecole accreditee, on doit condamner severe- ment ces tenlatives de placer sous le patronage de la religion un systeme economique qui a fait son temps, et derriere lequel s’abritent surtout des inl£r&ts individuals. — Garbouleau, foments d’tconomie politique a I’usage des gens du mondc, in-18. — Hubner, Petit manuel populairc d’e’cono- mic politique, trad, en franc, ais par M. Lehardy de Beaulieu ; brochure in-16. — De nouvelles editions des trails et cours d’economie politique de MM. Frederic Passy, J. Garnier, Molinari. Di verses matieres speciales, sur lesquelles des concours academiques ont appele Inattention* ont et6 Tobjct de travaux remarquables. Ainsi, outre T6crit de M. Proudhon, dont nous avons parle dans le dernier Annuaire, le concours institu6 a Lausanne a provoque la publication de deux autres ouvrages surrimp6t,run de mademoiselle Clemence Royer, Thtorie de Vimpdt ou la Dime sociale, 2 vol. grand in-18, et l’autre deM. Leon W alius, Thdorie critique de Vimpdt. Mais, sur la m&rne question, ont 6te publies, en outre, les deux premiers volumes d’un ouvrage bien plus impor- tant, dont deja des fragments considerables ont paru, ces dernieres annees, dans le Journal des Economistes. Nous voulons parler du Traite des hnpdts consider c’s sous le rapport Mstorique, tco- nonique et politique en France et a I’ Mr anger, par M. Esquirou de Parieu, vice-president du Con- seil d’Elat, membredel’lnstitut. Dans un premier livre intitule Considerations g Mr ales t l’auteur traite toutes les questions generates relatives a Pimpdt. II essaie d’abord d’etablir le principe de rimp6t, de le definir, et de classer les diYerses contributions. Puis il s’occupe, dans autant de chapitres speciaux, des regies fondamenlales re- latives au choix eta l’assiettc des taxes, de la justice en matiere de taxe, de l’impot propor- tionnel’et cle l’impot progressif, des obstacles que rencontre dans la pratique l’application de la justice pure en matiere d’impOt et des causes de la variete des contributions chez les divers peuples, de l’incidence et de l’effet des taxes, de leur elendue, des frais et du mode de perception de l’impot; enfm il etablit unecomparaisonenlre les deux principals formes d’impot, la contribu- tion directe et la contribution indirecte. Toule cette vaste matiere; est traitee en 124 pages, ce qui prouve que l’auteur est loin deTavoir epuisee. On rencontre dans cet expose peu d’idees nou- velles, et en general, le savant academicien s’est trop preoccupe" des auteurs allemands qui ont ecrit sur ce sujet. Les Allemands ont traite, il est vrai, les questions financieres avec la methode et l’erudition qui font leur principal m^rite, mais ils n’y ont porte ni iddes nou- velles, ni vues profondes, et chevchant surtout a classer les fails qu’ils avaient sous lesyeux,ils ont trop laisse" dansleurs theories l’emprcin’te des institutions financieres etablies en Allemagne, institutions qui elles-memes portent encore le cachet de la feodalit6. Ce n’est pas en Allemagne en general que nous devons chercher nos idees economiques. M, de Parieu divise les impSts en cinq classes : impots sur les personnes ou capita- tions, imp6ts sur la richesse ou sur la possession des capitaux etdes revenus, imp6ts sur lesjouis- sances, irapOts sur les consommations, imp6ts sur les actes. Les deux volumes parus traitent en detail des quatre premieres classes d’impdtset d’une partie de ceux de lacinquieme. A Foccasion dechaque impot, l’auteur en presente l’histoire, fait connaltre les formes diverses sous lesquelles il a eHe" realise chez les divers peuples et notam- ment en France ; il cntre dans des details cir- constancies sur la legislation qui le regit, et en expose brievement les avantages et les inconve- nients. Cette partie comprenddes renseignements nombreux et varies que Ton ne retrouve nuile part ailleurs et que l’auteur n’a pu se procurer que grace a la haute position qu’il occupe. La est le grand interetde ce livre. Sansaucun doute, ces renseignements sont la plupart dignes de foi et Ton ne doit pas reprocher a l’auteur quelques inexactitudes qui ont pu se glisser dans le nombre considerable de faits qu’il a recueillis. Ce qui nous etonne davantage,c’est qu’ils soient incom- plels quelquefois sur des points ou les informa- tions n’etaient pas difficiles. Ainsi on ignore dans cet ouvrage, publie a la fin de 1862, que les lois importantes destinees a changer l’assictte de l’impdt foncier en Prusse ont ete vot6es en mai 1861, comme nous avons eu occasion de le dire, dans YAnnitaire 1860-1861. Le concours sur l’taigration nous a valu deux ouvrages, I’unde notre collaborateur M. Legoyt, L’dmigrationeurope’emiC) son importance^ ses causes, ses effets, 1 vol. in-8% sur lequel nous n’avous pas a revenir, puisqu’il a 6te analyse d6jh dans le dernier Annuaire a la fin de Tarticle Emigra- tions. L’autre ouvrage, egalement d’un de nos collaborateurs, M. Jules Duval, est intitule His- toire de Immigration europtenne, asiatique et afri- caine au XIX* stick, ses causes, ses effcts, 1 vol. in-8°. Le livre de M. J. Duval a eLe couronne * par TAcademie des sciences morales et politiques. Si Touvrage de M. Legoyt est precieux surtout par les chiffres officiels dont il est rempli, celui de M. J. Duval est remarquable par les vues ge- nerates qui y dominent et le point de vue eleve de l’auteur. Pour lui, en effet, comme pour tout homme qui se rend compte de Tceuvre de l’hu- manite sur terre, Temigration estle grand moyen, d’une part, de rem6dier,dans les anciens pays