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quel le gaz vient se dissoudre. Un robinet a douille, d’une construction fort ingenieuse ct que Ton fait mouvoir de l’exterieur, permet de regler a volonte remission de Tacide sur la poudre alca- line. On peut avec cet appareil preparer en une seule fois ou successivement plusieurs litres d’eaugazeuse sans le recharger. Quoique entie- rement construit en vcrre, il est d’une grande solidite; un fort treillis metallique l’enveloppant en entier met d’ailleurs a l’abri en cas d’explo- sion ou de rupture du vase. M. Herpin, qui, en quality de rapporteur, en a entretenu la Societe d’encouragement, declare que la construction et la disposition interieures de cet appareil sont tres-ingeuieuses et constituent un ouvrage de Terrerie lr6s-remarquable. N’omettons pas de dire que, dans les colonies ou l’acide tartrique et l’acide sulfurique sont d’un prix forteleve, on peut tres-avantageu?cment employer dansle ndogazo- ffeneTacide citrique ou mieux encore lejus de ci- tron et le bicarbonate de soude. Cet appareil ren- dra done un precieux service aux habitants des pays chauds oule citron est abondantetavil prix. Papier en doubU d’etain. Contre l’humidite, le salpetre, les emanations deleteres qui det^riorenl et rendent insalubres tant d’habitations, on a cree un papier metallique tres-leger, trcs-solide, s’appliquant a la surface des murs et compose d’une feuille de plomb placeeentre deux feuilles d’etain. Ge doubld d’dtain, qui a necessite l’ inven- tion deprocedes de fabrication ingenieux, a toutes les qualites de chacun des deux metaux qui le composent, sans avoir les inconvenients nt de Tun ni de I’autre. A celui-ci il doit son effioacite contre les exhulatsons ; a celui-la, sa resistance aux actions combinees du salpetre et de l’humi- dite ; et tandis que le plomb obvie a la porosite de l’etain, retain protege le plomb qui, isole, se dechire si facilement. Qu’une telle combinaison doive avoir d’heureux resultats, e’estee qui sem- ble probable avant toute experience; mais l’ex- perience a parl6, et les temoignages favorables sont nombreux etdecisifs. Ainsi, dans un rap- port a la Societe centrale des architectes, M. Ro- bert Riviere declare que le papier en double aeu un piein succes la sur tout ou les feuilles en etain pur, dit papier de plomb, n’auraient pas resiste. Ce papier metallique se place entre le mur et le papier de ten ture. Applique aurevers des tableaux al’huile, il en assure egalement la conservation. Appareil indicaleur des incendics. Sous ce titre, M. Frecot a presenleau Cercle de la presse scien- tifique un appareil qui se compose : 1° d’une .sonnerie electrique mue par une pile de deux ele- ments Runsen ; 2° d’un reservoir d’air encuivre iaisantfonctions dethermometre. La partie supe- rieure de cc reservoir est solide et fixe; la partie inferieure est mobile et ondulee ; elie se baisse quand l’air du reservoir se dilate par l’elevation <!c temperature, et dans ce mouvement, elle vient toucher un fil qui complete le circuit ; la sonnerie se met alors en marchc. Cet appareil est tres-sensible ; il suffit de poser la main sur le reservoir pour occasionner une elevation de temperature qui met la sonnerie en mouvement pendant quelques minutes. Le voisinage d’une lampe agit de- meme. II suffirait d’avoir dans chaque chambre d’une maison un deces indica- teurs et de les faire communiquer lous avec une meme sonnerie electrique pour 6tre prevenu d’une elevation de temperature de quelques de- gres et a plus forte raison d’un commencement d’incendie. V. M.

ÉCONOMIE POLITIQUE. — La monotonie que presenlent depuis assez longtemps les pro- ductions de la science economique a ete rompue cette annce par une ceuvre a grand eclat, une a de- couverte»qui a faitun bruit considerable dans les revues et societes d’economie politique, et qui mfeme, suivant quetques-uns, devrait produire une revolution dans la science. C’est M. Macleod qui, dans des Elements d’ficonomie politique et dans un Dictionnaire consacre a la meme science, publies en anglais, a ^mis l’idee lumineuse qui doit renverser toutes les doctrines economiques recues. Que nos lecteurs se rassurent, ils n’au- ront pas a recommencer leurs etudes en cette matiere. L’idee de M. Macleod n’est qu’un para- doxe qui nc modifiera en rien les notions ac- quises. L’idee que M. Macleod pose comme un prin- cipe nouveau qui doit transformer toute l’ econo- mic politique, c’est que le credit est tlu capital. Cela revient non-seulemcnt a dire que toutes les creances qui existent dans la societe, notamment les billets de banque, les lettres de change sous- crites par les debiteurs a leurs creanciers, les ac- tions et obligations des .chemins de fer et autres societes industrielles, les tilres de rentes sur l’ktat doivent elre comptes dans lc capital social, mais qu’il faut encore y comprendre revaluation de lous les interets, fermages, revenus, etc., a echoir dans Vavenir. M. Macleod, en effet, n’at- tribue la va’.eur de capital aux billets ct effeis de commerce qu’en les assimilant a des annuite*s ou interets a echoir. Pour lui, le billet a 6cheance de trois mois n’est autre chose qu’une annuile payable une seule fois. En consequence, il divise le bilan dela societe en deux parlies, dont Tune comprend, sous le titre de produils du passe 1 , les terres, les maisons, l’argcnt monnaye, tous les instruments de travail en un mot, et sous celui de produit de I’avenir, le revenu annuel a perp6- tuite des immeubles et des capitaux, lesproduits futurs des brevets d’invention, des droits d’au- teurs, les creances de toutes sortes, les actions des compagnies, etc. Ces conclusions exorbitantes ne sont fondles que sur des raisons bien subfiles et peu propres a entrainer l’asscnliment. M. Macleod distingue