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blie, la Ville pourra livrer l'eau de source a raison de 40 centimes le mètre cube, tandis que le porteur d’eau perçoit aujourd’hui 3 fr. 33 par mètre cube. On comprendra qu’a un si bas prix et avec de si grandes facilites, la consommation s’en accroitra progressivement, et le bienfait en sera d’autant plus important pour la santé publique, que sur les 56,481, maisons de notre Paris actuel, il yen a 35,533 dont les habitants sont réduits a ne boire que de l'eau de puits.

Tableau résumé du projet de la Ville.

Acqueducs. Altitude des réservoirs. Quantites par 24 heure longueur des eondailes. Depenses.

Dhuis met;


  • 70

met. c. 40,000 60,000 70,000 met. 139,407 (83.294 145,000 fr. ,000,000 ,000,000 20,000,000

Il resterait a entrer dans bien des considérations d’une haute importance pour donner une idée complète de ce remarquable projet, et terminer par la nomenclature du service public ou figurent 1,200 bornes-fontaines, 87 fontaines publiques, etc ; mais le cadre de l'Annuaire est restreint, et d’ailleurs nous reviendrons sur les eaux de Paris, pour suivre les travaux entrepris par la ville.

Edouard Lagout.


ÉCONOMIE POLITIQUE. L’année n’a pas été favorable à la science économique. Nous n’avons a signaler qu’un petit nombre d’ouvrages nouveaux, et encore les deux plus importants d’entre eux : les Principes de la science sociale de Carey et le Dictionnaire du commerce et de la navigation, publiés par la librairie Guillaumin, et achevés dans la période dont nous avons à nous occuper, avaient-ils été commencés bien antérieurement.

Nous avons rendu compte dans l’Annuaire de 1859-60 du premier volume du Dictionnaire du commerce et de la navigation ; le second a été terminé à la fin de 1861 et a tenu toutes les promesses du premier. L’étendue de ce volume a de beaucoup dépassé les prévisions des éditeurs. Au lieu de 90 feuilles, comme son aîné, il est arrivé au chiffre énorme de 115 feuilles, et il est facile de se faire une idée de la masse de renseignements de toute sorte contenus dans ces 3,680 colonnes. D’ailleurs, on ne peut que féliciter les éditeurs de ne pas s’être renfermes dans des limites trop étroites en mutilant leurs articles ou en sacrifiant une partie de leur sujet L’achèvement de cette grande publication ayant exige plusieurs années, on pouvait craindre que certaines indications relatives aux articles des premières livraisons ne fussent devenues inexactes, notamment pour ce qui regarde les droits de douane, modifiés constamment par la législation et les traités. On a remédié a cet inconvénient par un supplément place à la fin du second volume et qui contient le tableau complet de tous les droits de douane en vigueur au moment de la publication.

Le troisième volume des Principes de la science sociale de M. Carey a complété la traduction de cet ouvrage important qui forme l’exposé détaillé des doctrines de l’illustre économiste américain. Au premier abord on pourrait s’effrayer de ces trois gros volumes qui s’annoncent comme contenant la théorie non-seulement des lois économiques, mais de tous les phénomènes sociaux, et de la loi identique qui, suivant l’auteur, régit la mature quand elle revêt la forme d’argile et de sable aussi bien que lorsqu’elle prend la forme de l’homme et des sociétés humaines. Mais on se rassure bientôt en voyant qu’en somme on n’y traite que des questions d’économie politique, et que si l’ouvrage a tant d’étendue, c’est, d’une part, parce qu’il reproduit souvent les mêmes idées sous des formes différentes, et que,d’autre part, il contient une foule d’observations et de citations sur la situation économique, la statistique, l’industrie, l’agriculture et le commerce de tous les peuples et de tous les temps. Ces renseignements sont très-utiles sans doute, notamment quand ils sont tires de sources authentiques ou qu’ils proviennent d’observations personnelles comme celles que l’auteur a pu donner sur le développement économique des diverses contrées de l’Amérique du Nord ; malheureusement, M. Carey n’a pas toujours mis assez de choix dans ses citations, et on ne trouverait pas, par exemple, dans son livre des notions aussi erronées sur certaines parties de la législation française, s’il avait étudie cette législation dans nos recueils de codes au lieu d’emprunter ses renseignements a des touristes anglais ou américains. Le système de M. Carey n’ayant été expose dans son ensemble que dans cet ouvrage, nous croyons devoir en donner ici un aperçu rapide.

Nous ne rappellerons que pour mémoire la loi générale, applicable an monde matériel et au monde humain que M. Carey place en tête de son système, parce qu’il y attache lui-même beaucoup d’importance. Mais, de son l’édifice qu’après coup, et ses idées sur le développement social étaient tout à fait arrêtées, quand il découvrit cette prétendue analogie qui d’ailleurs n’est pas neuve et qui ne saurait tenir devant un examen sérieux. Voici cette loi : « Toute matière est soumise à l’action des forces centripètes et centrifuges, les uns concluant à la production de centres locaux ; les autres a la destruction de ces centres et à la production de masses centrales, L’harmonie du monde matériel résulte de l’équilibre de ces forces. En outre, la mature est soumise à l’action des forces chimiques, en vertu desquelles les a tomes se combinent les uns avec les autres et la tendance a cette combinaison est en raison directe de l’individualisation plus parfaite des particules ob-