Page:Annuaire encyclopédique, I.djvu/79

Cette page n’a pas encore été corrigée

( 145 ) ARCH! ( 146 ) • blique romairie et de la renaissance tant francaise qu'italienne. Ce fut seulenient apres 4830, que, sous Finfluence d''''Texte en gras'e 1'ecole romantique, le gout dc l'architecture gothique entra en France dans sa pleine 6closion, et qu'on arbora le drapeau du xm e siecle. En Angleterre, 1'ecole gothique avail adopts le sy steme du xiv c siecle, et en Allemagne celui du xv* et meme du commencement du xvi e . Telle etait la situation de l'Europe architec- turale lorsqu'eclata la crise revolulionnaire de 1848. Depuis lors, en France, on a mis aussi en honneur I'ancienne architecture francaise de Louis XIII et cellc des rois ses successeurs jus- qu'a et y compris Louis XVI. L'architecture ro- mane, so3ur atn^e du gothique, a trouve aussi quelque faveur, de sortc que les monuments executes en France depuis le regne de Napo- leon III represented toutes les evolutions histo- riques de l'architecture francaise depuis la deca- dence romainejusqu'alar6publique. L'architecture du premier empire est la seule qui n'ait pas ete Fobjet d'une renaissance favorisee par le public. Sous 1' influence de cette evocation des anciens styles d'architecture, Y tradition historique a eu beau jeu, et elle a trop souvent usurpe les fonc- lions de YarL reduisant strictcment l'architecture i m a Yart de bdtir conform6ment aux prescriptions des sciences physiques, mathemaiiques et historiques. Avec ces donnees, Yart architectural n'a pu etre qu'une evocation du passe, un souvenir ; F esprit actif de Tart a et6 emprisonne" dans l'histoire; mais le cercle historique, en s'elargissant gra- duellement, a donne plus de latitude a Tart; le career 'e duro s'est transform^ en maison de de- tention. De style qui nous soit actuellement pro- pre, nous n'en avons done pas. Des imitations de choses anciennes et des tutonnements, tatonne- ments en fer et en verre, comme aux palais des diverses expositions universelles ; tatonnements partout et avec tout ce que T Industrie a fourni de produits nouveaux a Tart des constructions ; ta- tonnements eclectiques a travers et au moyen des styles historiques de l'architecture : voila l'archi- tecture en ce moment, en France et chez tous les peuples civilises. Mais le tatonnement n'est-ce pas la recherche? Et n'a-t-il pas cte ecrit : « Cher- chez et vous trouvercz? » Cette situation generate posee, passons aux faits accomplis. L'AUemagne du nord vient de produire ou acheve partout d'importants edifices ; le Musee de Berlin, de Fecole classique grecque, en est un des plus remarquables sous tous les rapports. Munich, apres avoir etonnele monde pendant une vingtaine d'annees par son 'activity, son savoir et son intel- ligence de Tart monumental, Munich se tient dans un repos relatif ; et FAutriche, le grand empire germanique du midi, n'a produit, depuis long- temps, de monument reellemcnt digne de sa puis- sance, que le fameux arsenal gothique dc Vienne, qui a cout6 plus de 40 millions. L' Angleterre a achev6 a peine ses Parliament houses, qu'elle com- mence un ensemble de batiments destinds aux services dc divers ministeres. Ces nouvelles con- structions, dont les devis monlent de 40 a 50 mil- lions de francs, seront-elles gothiques comme le Parliament, ou emprunteront-elles leur style aux Palladio et aux Vignole d'llalie? « Grammatici certant. » Le ministere tory de lord Derby avait approuve" le gothique ; le ministere whig des lords Palmerston et Russell pref6re le style Palladio. « Sub judice lis est. » De la race laline, les ltaliens ont, en ce mo- ment, autre chose a faire que des monuments ; ccpendant, depms la paix de Villafranca, ils ont vote" la construction d'au moins une douzaine dc monuments honorifiques. Notre Anmtaire de Tan prochain en fera mention si on les execute. L'Es- pagne est pauvre ; les dissensions civilcs ne lui ont pas laisse" de ressources pour payer les frais de monuments importants. La France seule re- present en ce moment la race latineau point dc vue architectural, mais elle la represente noblc- ment, tant & Paris que dans les departments. La Russie, lancee lout a fait dans la voic des ameliorations interieures, vient de terminer son immense dglise de Saint-Isaac a Saint-P6lersbourg; encore une couvre d'une cinquantaine de millions, au moins. Les £tats-Unis de l'Amerique du Nord d6- pensent des sommes immenses en constructions, non que les ccuvres d'art y soient communes, mais e'est une grande nation qui s'installe sur un sol neuf et qui court au plus pressc, a Futile. Un seul genred'6difice a atteint chez les Anglo-Saxons d' A- merique un degre d'eminence veritable : e'est Fh&- tel pour les voyageurs. Dans les pays les moins peuples des £tats-Unis, dans les villes les plus ru- dimentaires, on trouve au moins un hotel, et e'est generalement le monument le plus important de la cite. On construit a Washington un monument de marbre blanc en l'honneur du celebre fonda- tcur de la republique anglo-saxonne d' Amerique : ce sera Fedifice le plus eleve" du monde; e'en sera aussi un des plus laids, si Ton acheve le projet en voie d'execution. Quant a FAmeVique du Sud , le Bresil seul jouit de la tranquillite n6- cessaire a la pratique des arts. A Rio-Janeiro, on commence la construction d'un theatre qui serait digne par ses proportions d'une des grandes ca- pitals de l'Europe. Depuis 1852, la loi qui obligeait les municipa- lity, en France, a n'emprunter que des sommes pouvant 6tre remboursees au moyen des res- ,;; sources locales dans une periode de dix annees, ayant 6 16 remplacee par un d6cret qui accordc une latitude de cinquante ans pour le reglement des emprunts municipaux, la plupart de ces ad- ministrations ont profits de la ressource qui leur 6tait ainsi fournie pour assainir les villes, rec- tifier et elargir les rues, achever les monuments