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(11) qui pouvaient conserver quelque illusion sur les intentions liberates du gouvernement autrichien. Aux termes de cette palente, un certain nombre de conseillers extraordinaires, dont quelques di- gnitaires ecclesiasliques, civils et railitaires nom- ine^ a vie par 1’empereur, et 38 membres des as- sembles provinciales et 61us par elles pour 6ans, doivent etre adjoints periodiquement au conseil de l’empire institue en 1851. Le conseil ainsi constitue devra donner son avis sur le budget, les •principaux objetsde la legislation, etc. Les statuts provinciaux n’ayant pas encore ete rendus et les assemblies provinciales n’existant pas, c’est 1’em- pereur qui designera provisoirement les membres du nouveau conseil de l’empire. 4° Enfin une ordonnance ministerielle du 22 mars, qui ouvre I’emprunt annonce le 29 avril 1859. Cet emprunt de 200 millions de florins est emis par voie de souscription publique. Il est k 5 p. 0/0, et rem- boursable en 57 ans au tirage au sort avec pri- mes. Les affaires de Hongrie sont resides a peu pres au nneme point. A la fin de Janvier, une deputa- tion des principaux personnages protestanls se rendit a Vienne pour presenter directement ses reclamations a Tempereur ; mais elle ne fut pas recue, et les demarches co net liatr ices ten tees apres son depart echouerent. On a appris depuis que 226 paroisses, comprenant 306,786 ames, se sont organisers conformement b. la paten te du 1" septembre, tandis que 333 paroisses, comptant 543,712 ames, s’y sont refusers. Une demonstra-

  • tion des etudiants de Pesth, a l’occasion de l’an-

niversaire de la revolution du 15 mars, fut bru- talement comprimee par la police. En dehors de I’Autriche, le seul fitat de la Con- federation germanique que nous ayons a men- tionner ici, est le grand-duche de Bade, ou la 2 e chambre a adopte, le 2 mars, a la majorite de 45 voix contre 15, une motion tendant au rejet du concordat. Ce vote a provoque immediatement une crise ministerielle. Le 2 avril, en effet, les deux chefs du ministere reactionnaire, MAI. de Meysenbug et Stengel c6derent la place a deux homines connus par leurs sentiments liberaux, MM. Stabel et Lamey. Ce changement fut acclame avec enthousiasme par le pays. £tats scandinaves. — EnDanemark, le minis- tere forme par M. Rotlwitt n ’avait trouve d’appui dans aucun parti, et etait meme devenu Tocca- sion de quelques desordres par des rassemble- ments qui s’etaient formes, dans les premiers jours de Janvier, a Copenhague, devant l’hCtel du minis- tre des affaires etrangeres, qu’on accusait d’etre un des partisans de la comtesse Danner. Le ca- binet etait done peu solide quand la mort subite de M. Rotlwitt (8 fevrier) motiva la relraite de tous les ministres. La crise ministerielle dura quinze jours, et le cabinet se reconstitua comme il suit le 24 fevrier ; Hall, president du conseil et (12) affaires etrangeres ; Fenger, finances ; Monrad, cultes, et interieur par interim ; Cass, justice ; Thestrup, guerre ; Bille, marine ; Wolfhagen, Schleswig ; Raesloef, Holstein. La diete danoise a terminesa session le 3 avril. Les fitats du Schles- wig on t ete reunis du 20 Janvier au 1 9 mars 1860. La session a ete tres-orageuse. Dans la plupart des votes, Topposition allemande comptait une majorite de 25 voix contre 15. La scission qui menace de sparer la Norv6ge de la Suede s’est manifested encore dans ces der- niers temps. Le 17 mars, les qualre Etats de la diete suedoise adopterent, a de grandes majori- tes, la proposition de soumettre a une revision le pacte d’union des deux pays. lis resolurent ega- lement de prier le roi de ne pas sanctionncr Tacte du Storthing norvdgien relalif a la nomination d’un gouverneur (V. Su£i>e), jusqu’apres la revi- sion de Tunion. Ce dernier vote surtout, qui porte une atteinte directe aux pouvoirs constituents de Fassemblee de Norvege, a cause une vive irrita- tion dans ce dernier pays. Espagne. Apres la prise de Tetouan par les Espagnols, O’Donnell laissa a son armeeunrepos qu’elle avait bien gagne et qui lui etait devenu necessaire. Il recut dans cette ville de nouveaux renforts, completa ses approvisionnements et prit toutes ses mesures pour se diriger par terre sur Tanger. Le 11 mars, des bandes nombreuses vinrent Pattaquer sous les murs merae de Tetouan. Elles furent repoussees avec perte. Bieutot les troupes marocaines vinrent prendre position dans la vallee de Vad-Ras ou Gualdras, situee sur la route de Tanger, a 4 kil. environ de Tetouan. O’Donnell lesattaqua le 23 mars. Les Africains se battirent avec rage ; certaines positions furent prises et reprises, et le combat dura presquetoute la journee sur un espace d’ environ 15 kil. Les Maures etaient, assure- t-on, au nombre de 45 a 50,000 hommes, et leur perte fut tres-grande. Celle des Espagnols n’a 6te, dit-on, que de 137 hommes tues, 956 blesses et 218 contusionn6s, Muley-Abbas, frere de 1’empereur du Maroc, avait compris que ses hordes indisciplinees et la garde noire etaient inca^ables de tenir tete a des regi- ments europeens. 11 se d6cida done, pour la troi- sieme fois, a faire des propositions de paix. Ses delegues se presenterent le 24 mars a Gualdras, ou campait O’Donnell, etdemanderentuneconfe- rence. Le general en chef avait deja donne a ses troupes 1’ordre de se mettre en marche pour forcer le passage de Fondak. Ilaccepta neanmoins 1’en- trevue, qui eut lieu le lendemain matin, a un ki- lometre environ de Gualdras. Il paraissait, d’ail- leurs, etre lui-meme tres-desireux de mettre fin a la guerre. Il signa des le lendemain, ainsi que Muley-Abbas, les bases preliminaires du traite de paix et un armistice qui, le 27, etaient ap- prouves par la reine, malgre le regret qu’elle eprouvait de ne pouyoir continuer la guerre contre