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où elle résidait avec sa mère depuis la notification du mariage. La fiancée avait été reçue, par le grand chambellan et le grand écuyer, le premier écuyer, deux chambellans et les officiels d’ordonnance de service, au bas de l’escalier du pavillon de Flore, d’où elle devait être conduite au salon de famille. Elle était attendue à l’entrée du premier salon par le prince Napoléon et la princesse Mathilde. De là le cortège s’était avancé vers le salon de famille où l’empereur attendait la future impératrice, entouré du prince Jérôme et des princes de sa famille qu’il avait désignés, — au milieu des cardinaux, des maréchaux, des amiraux, des ministres et des grands officiers de la maison civile et militaire. C’est dans la salle des maréchaux que le cortège impérial se rendit pour la célébration du mariage. De fidèles serviteurs du premier empire avaient conservé le registre de l’état civil de la famille de l’empereur. Ce registre, dont le premier acte était l’adoption du prince Eugène comme fils de l’empereur et comme vice-roi d’Italie (2 mars 1806), et le dernier la naissance du roi de Rome (20 mars 1811), reçut l’acte de mariage de Napoléon III avec la comtesse de Teba. C’est le ministre d’état qui remplit les fonctions d’officier de l’état civil. Les témoins furent, pour l’empereur, le prince Jérôme-Napoléon et le prince Napoléon ; pour l’impératrice, le marquis de Valdegamas, ministre d’Espagne, le duc d’Ossuna, le marquis de Bedmar, grands d’Espagne, le comte de Galve et le général Alvarez Toledo.

La cérémonie religieuse eut lieu le lendemain, 30 janvier, dans l’église de Notre-Dame, avec la plus grande pompe. Toute l’armée et la garde nationale de Paris étaient sur pied, formant la baie depuis le palais des Tuileries, le long de la nouvelle rue de Rivoli, jusqu’à la place de Notre-Dame, et depuis cette place le long des quais jusqu’à celle de la Concorde et au jardin des Tuileries, par où rentra le cortège impérial. La vieille basilique était elle-même ornée avec toutes les ressources de l’art et du luxe. Comme la veille, deux voitures de la cour étaient allées prendre l’impératrice au palais de l’Elysée pour la conduire aux Tuileries, où l’attendait l’empereur. Avant de partir pour Notre-Dame, l’empereur la présenta, au balcon des Tuileries, à l’armée qui se pressait sur la place du Carrousel. Ensuite ; le cortège se mit en marche. Il se composait de nombreuses voitures, dont trois à six chevaux, contenant, — la première, le grand maréchal du palais, le grand chambellan et le grand maître des cérémonies de l’empereur, le grand maître de la maison de l’impératrice ; la seconde, la princesse Mathilde, la comtesse de Montijo, la grande maîtresse de la maison de l’impératrice et la dame d’honneur ; la troisième, le prince Jérôme-Napoléon et le prince Napoléon. Venait en dernier lieu, à une distance de trente à quarante pas, la voiture impériale,