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60 millions accordée par l’état, sur laquelle la compagnie concessionnaire a fait un rabais de 11 millions, ce qui réduit la subvention à 49 millions. Le capital est représenté par l’émission de 35 millions d’actions et par un emprunt sur obligations de 30 millions.

Le chemin de l’Ouest a été concédé pour quatre-vingt-dix-neuf ans avec garantie d’intérêt de 4 pour 100 par l’état. Dans cette concession se trouve comprise l’exploitation du chemin de Paris à Versailles (rive gauche). La compagnie de Paris à Versailles (rive droite) a cédé à la compagnie de l’Ouest la jouissance de ce chemin moyennant 8 millions, représentés par un nombre de 8,000 obligations souscrites par le chemin de l’Ouest, au capital de 1,000 francs portant intérêt à 5 pour 100. Le capital social est fixé à 25 millions, représentes par 50,000 actions de 500 francs.

La durée de la concession du chemin de Dijon à Besançon est de quatre-vingt-dix-neuf ans. L’état garantit un intérêt de 4 pour 100 sur un capital de 12 millions pour la ligne principale, et de 4,600,000 francs pour l’embranchement de Gray. La compagnie a en outre le droit de se servir, moyennant un prix de loyer, du matériel roulant du chemin de fer de Lyon ; la compagnie est en même temps autorisée à contracter sous la garantie de l’état un emprunt de 4 millions portant intérêt à 5 pour 100 et remboursable en cinquante ans.

La concession de l’embranchement de Dôle à Salins est de quatre-vingt-dix-neuf ans. L’état garantit un minimum d’intérêt pendant cinquante ans sur une somme de 7 millions.

Le chemin de Blesmes à Saint-Dizier a été concédé aussi pour quatre-vingt-dix-neuf ans. Une subvention de 10 millions a été donnée à la compagnie par l’administration du chemin de Paris à Strasbourg, aux termes d’une convention spéciale conclue entre cette dernière et le ministre des travaux public, et en vertu de laquelle la durée de la concession du chemin de fer de Paris à Strasbourg a emportée à quatre-vingt-dix-neuf ans. L’état garantit en outre un intérêt de 4 1/2 pour 100 sur un emprunt de 12 millions que la compagnie de Blesmes à Saint-Dizier est autorisée à contracter. Enfin l’état garantit un intérêt de 4 pour 100 pendant cinquante ans sur le capital employé à l’exécution des travaux, et jusqu’à concurrence de 16 millions, somme à laquelle est fixé le capital social.

Indépendamment de ces nouvelles concessions de chemins de fer, une modification importante s’est opérée dans la situation des quatre grandes lignes de Paris à Orléans, d’Orléans à Bordeaux, du Centre et de Tours à Nantes. Les compagnies fondatrices se sont fusionnées. Les motifs qui ont déterminé les administrations de ces compagnies à rechercher cette combinaison et les actionnaires à l’adopter sont de diverse nature. La position de ces différentes lignes les plaçait dans la nécessité réciproque de se faire une concurrence qui devait altérer sensiblement leurs produits. L’abaissement extrême de leurs tarifs devenait inévitable. La fusion prévint des sacrifices qui eussent été considérables. L’état, frappé des inconvéniens qui en fussent résultés pour le public aussi bien que pour les compagnies, approuva cette fusion. Il accordait d’ailleurs aux compagnies réunies des avantages notables : la suppression de tout partage dans les bénéfices, l’équilibre des tarifs entre la ligne de Paris à Lyon par Mâcon et celle de Lyon par Nevers, le prolongement de la durée des concessions à quatre-vingt-dix-neuf ans.