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jour du mariage civil, eut également sa maison, composée de Mme la princesse d’Essling, grande maîtresse ; de Mme la duchesse de Bassano, dame d’honneur ; de Mme la comtesse Gustave de Montebello, de Mme Féray, de Mme la vicomtesse Lezay-Marnezia, de Mme la baronne de Pierres, de Mme la baronne de Mataret et de Mme la marquise de Las Marismas, dames du palais. Le comte Tascher de la Pagerie, sénateur, fut nommé grand maître, le comte Charles Tascher de la Pagerie premier chambellan, le vicomte Lezay-Marnezia chambellan, et le baron de Pierres écuyer.

Par un décret du 21 juin 1853, la situation des membres de la famille impériale fut fixée conformément au sénatus-consulte du 7 novembre 1852. On sait que ce sénatus-consulte donne à l’empereur pleine autorité sur tous les membres de sa famille en lui imposant le devoir de régler leur condition et leurs obligations par un statut qui a force de loi. Le statut du 30 mars 18006, par lequel l’empereur Napoléon Ier déduit tout ce qui concerne les membres de sa famille, offrait un précédent auquel Napoléon III s’en référa pour la plupart des dispositions essentielles du nouveau décret.

En vertu d’un autre décret du même jour (21 juin), le ministère de la police fut supprimé. Les considérans du décret portent que le calme et la sécurité qui règnent dans le pays permettent de supprimer un département ministériel dont l’institution avait été motivée par des circonstances exceptionnelles. La création du ministère de la police avait donné lieu à bien des froissemens de l’opinion, avait été l’occasion de plus d’un conflit administratif. On a voulu sans doute supprimer ces difficultés en remplaçant le ministère de la police par une direction de sûreté générale au ministère de l’intérieur. En même temps, afin de ne point surcharger les attributions du ministère de l’intérieur, qui reprenait la direction de la police, on a résolu de rétablir le ministère de l’agriculture et du commerce en y rattachant les attributions de celui des travaux publics. Quelques autres modifications, non sans importance, ont eu lieu également dans le mécanisme administratif. C’est ainsi que la direction des beaux-arts a été distraite du département de l’intérieur, et placée dans les attributions du ministère d’état.

Au ministère des affaires étrangères, le secrétariat général, institué sous M. Turgot, a été supprimé par M, Drouyn de Lhuys. La direction politique, qui depuis 1848 jusqu’à 1851 ne comprenait qu’une sous-direction et qui avait d’abord été ramenée à l’ancienne division en deux sections, celle du Nord et celle du Midi, a reçu un nouvel accroissement par l’adjonction du contentieux et la création d’une section du Levant, dont la nature spéciale des affaires d’Orient explique suffisamment l’existence. Ces subdivisions, en rendant le travail plus expéditif, ne peuvent nuire à l’unité et à la force d’impulsion que le directeur de la division politique est chargé d’imprimer aux diverses sections qui relèvent de lui. C’est M. Thouvenel, ancien ministre de France en Grèce et en Bavière, qui a succédé en 1852 à M. L. de Vieil-Caslel dans cette importante direction.

Un décret du 22 mars 1852 avait réglé les rapports du sénat, du corps législatif et du conseil d’état entre eux et avec le prince-président. Depuis que la forme du gouvernement avait changé, il était nécessaire de prescrire de nouvelles règles pour ces relations des grands pouvoirs ; ce fut l’objet d’un décret