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de l’empire en décembre 1852, a nécessité l’introduction de quelques modifications nouvelles dans les rouages du gouvernement et de l’administration. Quoiqu’en réalité l’empire fût fait depuis le 2 décembre 1851, la consécration officielle de ce fait a donné lieu à différentes mesures nécessaires pour approprier les institutions existantes avec les usages de la monarchie. Ces mesures ne sont pas la partie la moins curieuse de l’histoire de 1852.

Néanmoins, dans l’ordre des choses secondaires, l’attention s’est de préférence portée sur les grandes créations financières, sur les travaux d’utilité publique qui ont signalé l’année. Depuis longtemps, l’opinion des économistes était fixée sur un certain nombre d’institutions de ce genre, dont les difficultés parlementaires avaient seules retardé la fondation. Le gouvernement du prince-président voulut montrer qu’il pouvait faire à cet égard, en quelques jours, ce que le gouvernement parlementaire promettait depuis plusieurs années sans l’exécuter, et l’on vit se succéder, dans l’espace de quelques mois, l’établissement de deux grandes institutions de crédit, destinées dès leur origine, à exercer la plus grande influence sur le monde financier. Ces innovations administratives dont le but était d’accommoder le mécanisme administratif à la forme nouvelle du gouvernement, et ces créations financières qui avaient pour objet de faciliter le réveil des affaires depuis si longtemps languissantes, constituent les points saillans du mouvement administratif et économique en 1852.

RÉFORMES ADMINISTRATIVES. — L’un des premiers effets du rétablissement de la monarchie impériale devait être l’accroissement de la liste civile, qui, fixée à 12 millions par un sénatus-consulte d’avril 1852, ne paraissait plus en rapport avec les nécessités de cette monarchie. Un sénatus-consulte de décembre 1852 porte la dotation de la couronne à 25 millions, plus 1 million 500,000 fr. à répartir au gré du chef de l’état entre les princes et princesses de la famille impériale. L’empereur dut dès lors organiser l’administration de sa liste civile. Cette administration fut placée sous les ordres du ministre d’état, qui joignit à son titre celui de ministre de la maison de l’empereur. Un décret du 31 décembre 1852 vint aussi régler sur un nouveau pied la maison impériale. La maison du prince-président n’était que organisée provisoirement. En vertu du décret du 31 décembre, l’empereur eut un premier aumônier (M. l’évêque de Nancy), un grand maréchal du palais de maréchal Vaillant), un premier préfet du palais (le colonel de Béville), un grand chambellan (le duc de Bassano), un premier chambellan (le comte Baciocchi), un grand écuyer (le maréchal de Saint-Arnaud), un premier écuyer (le colonel Fleury), un grand veneur (le maréchal Magnan), un premier veneur (le colonel Edgar Ney), enfin un grand maître des cérémonies (le duc de Cambacérès). Indépendamment de ces grands officiers et des aides de camp et officiers d’ordonnance, l’empereur nomma aussi un certain nombre de chambellans. Enfin l’impératrice, dès le