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de la Belgique, et il publiait dans le journal La Discussion, sous le pseudonyme de Harsboom, une nouvelle, Éva la blonde, où se trahissent curieusement ses préoccupations ethnographiques.

Cette année 1872 devait décider de sa carrière ou plutôt lui assigner son but principal. Altmeyer venait de renoncer à son cours d’histoire du moyen âge à l’Université de Bruxelles. Pour le remplacer, le Conseil d’administration songea tout de suite au brillant agrégé de 1868. Vanderkindere accepta, sans balancer cette fois, des propositions qui répondaient à son plus cher désir. Il fut chargé du cours abandonné par son vieux maître.

Rien, à vrai dire, ne l’avait particulièrement préparé au rôle de médiéviste. Ses études historiques avaient eu jusqu’alors pour objet l’histoire de l’antiquité beaucoup plus que celle des périodes postérieures. On peut même croire que ses idées philosophiques comme ses principes politiques l’avaient plutôt détourné d’une période où éclataient surtout, et dans tous les domaines, la puissance et l’influence de l’Église. Mais il était homme de devoir et de conscience. Il n’hésita point à sacrifier ses goûts personnels à la tâche qui lui était confiée et à l’intérêt de ses élèves. Il devint, et il devait désormais rester jusqu’au bout, un médiéviste.

Les tendances de son esprit aussi bien que sa formation antérieure le portèrent tout naturellement à scruter les phénomènes politiques, juridiques et sociaux de la période dont il était appelé à enseigner l’histoire. S’il n’éprouvait aucune sympathie pour les conceptions politiques et religieuses du moyen âge, il découvrit bientôt l’intérêt puissant que présente l’étude des institutions pendant