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écrivait-il le 16 mai. « Quelle figure pourrais-je jouer là ? » Pourtant, il finit par accepter le mandat qui lui était offert, et il fut élu conseiller provincial le 23 mai[1]. Il devait le rester pendant dix ans et faire ainsi son apprentissage d’homme politique.

Tous ceux qui l’ont connu savent suffisamment que ce ne fut point par ambition qu’il se rendit au vœu des électeurs. Il portait en lui, on l’a vu plus haut, tout un idéal de réformes qu’il avait à cœur de faire triompher. La foi qui l’animait était trop sincère pour ne point lui montrer comme un devoir l’obligation de se dévouer au service de ses convictions. C’est elle qui le poussa, dès le mois de juillet qui suivit son élection, à briguer avec trois de ses amis, MM. Ch. Buls, Ch. Graux et Edm. Picard, une candidature à la Chambre dont le ministère d’Anethan venait de faire la dissolution. Ils prirent pour programme les principes du libéralisme démocratique : revision de la Constitution pour préparer largement les voies au suffrage universel, laïcité de l’enseignement, indépendance du pouvoir civil vis-à-vis de l’Église[2]. Mais le radicalisme de cette politique effraya les électeurs. Vanderkindere n’obtint, au poll de l’Association libérale, qu’un nombre de voix insignifiant. II n’insista pas et renonça à la lutte. La vie parlementaire l’eût certainement détourné des études qu’il poursuivait alors avec tant d’ardeur. La question des races, par laquelle il avait abordé la science, continuait à le préoccuper. En 1872, il faisait paraître d’intéressantes Recherches sur l’ethnologie

  1. Leclère et Des Marez, Loc. cit., p. 441.
  2. Ibidem, p. 442.