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Son adhésion également entière et un peu intempérante à la théorie des races lui constitue, dès lors, une autre originalité. Il semble l’avoir due, au moins en partie, à ses relations avec un ami de sa famille, M. Bauduin, flamingant et germaniste enthousiaste qui s’était constitué une bibliothèque nombreuse d’ouvrages consacrés aux problèmes ethnographiques. Il est permis de croire, en outre, que l’aversion de Vanderkindere pour la politique française du temps l’avait fait se tourner vers l’Allemagne et l’Angleterre, et qu’elle le rendit germanophile, si l’on peut dire, par libéralisme. L’opposition qui existe entre la France du coup d’État et l’Angleterre de Gladstone, par quoi s’explique-t-elle ? Par la race. Et la race encore nous donnera la raison de l’apparition du protestantisme au XVIe siècle. « En effet, les races latines tendent à la centralisation, les races germaniques à la liberté... Celles-là se distinguent surtout dans les arts ; celles-ci dans les sciences. » Et cet aphorisme, sans doute, ne répond pas à la réalité. Mais à quel point il répond à la nature intime de celui qui le formule ! Tout ce qui lui est le plus cher, la science et la liberté, il le trouve chez les peuples germaniques ! Désormais c’est eux que l’on doit suivre et que l’on doit imiter. Aussi bien, la Belgique n’est-elle point de race germanique ? Il faut lui rendre conscience de sa nature pour la sauver de son engourdissement et du danger menaçant de la centralisation. Et dès lors, par amour du bien public autant que par l’intérêt que présente le problème, Vanderkindere se plonge dans l’étude des races.

C’est à elle qu’il consacra son premier livre, publié en 1868, sous le titre de : De la Race et de sa part d’influence