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du Cercle du 1er février 1862 au 13 mai 1864, atteste l’ardeur que Vanderkindere y apporta. Elle nous le montre prenant la parole dans presque toutes les séances et faisant inscrire à l’ordre du jour les questions suivantes : Quelle doit être l’éducation des femmes ? Quelle est la situation actuelle de la Belgique ? Quelle est sa valeur politique ? Quelle est la voie qu’elle doit suivre ? L’homme qui n’a pas de religion positive, où peut-il trouver un appui dans le malheur ? De l’influence démoralisatrice de l’art sur la société. Quel doit-être le rôle d’une capitale ?

Toutes ces questions se distinguent, on le voit, par leur caractère théorique. Elles rentrent plutôt dans le domaine de la morale et de la sociologie que dans celui de la politique. Et la manière dont elles sont développées trahit, chez leur auteur, un caractère foncièrement intellectuel, aux convictions nettes et d’un tour légèrement dogmatique. Il s’y révèle un esprit orienté exclusivement vers la science, lui demandant tout à la fois le bonheur social et le bonheur individuel, la considérant enfin comme une véritable religion, seule capable de mettre l’homme en communion avec la divinité et de lui donner « la liberté complète de la vie de l’âme ». Dans cet enthousiasme sincère pour la science, source de tout bien, le jeune homme de vingt et un ans qu’est alors Vanderkindere ne craint pas de lancer un véritable anathème au sentiment et à l’art qu’il inspire. « Ce qui s’oppose à la diffusion de la libre pensée, c’est le sentiment. Son influence se fait sentir dans toute question et nuit à la vérité ; il faut réagir contre sa prépondérance. La culture trop exclusive de l’art aux dépens