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les lettres et la philosophie. L’enseignement technique, professionnel, qu’il trouva dans la faculté de droit ne convenait point à un esprit aussi curieux, aussi avide de connaître. Sans doute, son intelligence développa encore, par la casuistique juridique, les qualités natives de précision et le besoin d’exactitude et de netteté dont nous parlions plus haut. Mais il ne montrait plus l’ardeur que ses premiers maîtres lui avaient communiquée. Il eut hâte, après avoir conquis son diplôme de docteur en droit (1863), de retourner à ses premières études. Il s’inscrivit au doctorat en philosophie et lettres dont il sortit, en 1865, avec la plus grande distinction.

L’ancien programme de nos doctorats en philosophie avait, on le sait, un caractère encyclopédique. Il ouvrait aux étudiants le champ de la philologie et de la philosophie, mais sans leur apprendre à en labourer par eux-mêmes aucune partie. On en sortait l’esprit orné, on n’en sortait point capable de travail scientifique. J’ajoute, puisqu’il s’agit ici d’un historien, que par une bizarrerie assez inexplicable, l’histoire était absente de ces études. Le législateur qui, en Belgique, impose à la fois aux universités le programme des examens, ce qui est légitime, et le programme des cours, ce qui cesse de l’être, avait visiblement considéré l’histoire comme un genre littéraire accessible à tout homme cultivé sans qu’il fût pour cela besoin d’une préparation quelconque. Et en fait, tous les historiens de notre pays n’avaient-ils pas été jusqu’alors des autodidactes ?

Vanderkindere ne put donc s’initiera l’Université à ce métier d’historien dans lequel il devait exceller plus