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d’Uccle, où il avait d’importantes propriétés. Le jeune Vanderkindere reçut donc dès ses premières années, la double empreinte qu’il conserva jusqu’au bout. Il tint pour ainsi dire de naissance et son libéralisme et cet intérêt pour la chose publique qui devait toujours l’empêcher de devenir un pur savant de cabinet, un érudit ne trouvant dans les textes que des mots au lieu d’y voir le reflet même de la vie.

Il fut durant ses premières années un enfant peu expansif, replié sur soi-même et d’une timidité dont l’homme fait ne parvint jamais à se défaire complètement et qu’il s’appliqua à dissimuler sous un masque de froideur Les brillantes qualités de son esprit demeuraient cachées. Elles commencèrent à se révéler au cours de ses études moyennes, qu’il fit à l’Athénée de Bruxelles. Doué d’une curiosité universelle, il s’appliqua également à toutes les branches qu’on lui enseignait. Il suivit avec la même application les cours de sciences naturelles et ceux de lettres et de langues anciennes. Ses connaissances en botanique – science pour laquelle il conserva toute sa vie une prédilection marquée, que son beau jardin d’Uccle lui permit de satisfaire et qui le reposait de ses multiples travaux – étonnaient chez un adolescent. En 1859. il terminait brillamment la première phase de ses études, en obtenant au concours général de la rhétorique le premier prix de composition française et le premier prix de version grecque.

C’est ainsi préparé qu’il entra, la même aimée, à l’Université de Bruxelles, pour y faire son droit. Il y trouva un milieu singulièrement actif et vivant. « Quand je m’assis sur les bancs de la candidature en philosophie,