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admirer l’art avec lequel il la défend et lui être reconnaissant surtout des faits nouveaux, des remarques ingénieuses ou profondes qu’il nous apporte et qui, ici comme partout où il a passé, ont enrichi, précisé ou renouvelé nos connaissances.


III


Vanderkindere ne fut pas seulement un savant de premier ordre ; il fut encore un admirable professeur. On retrouvait dans ses leçons le même art d’exposer qui se rencontre dans ses livres à un degré si éminent. Chez lui, rien n’était laissé à l’improvisation, à l’inspiration du moment. Il ne visait ni au pittoresque ni à l’éloquence. La méthode régnait en souveraine dans ses œuvres, et il était impossible de ne point être subjugué par sa parole nette, un peu tranchante, qui divisait les idées comme au couteau. Dédaigneux de l’art, il y arrivait pourtant à force de clarté, et il est telle de ses conférences où ses auditeurs se sentaient réellement éblouis par la « splendeur du vrai » émanant de ses paroles.

La variété des cours dont il consentit à être chargé sans s’inquiéter de ses convenances personnelles, prouve assez son dévouement absolu à cette Université de Bruxelles qu’il aimait comme un fils aime sa mère. Il accepta, malgré tant et de si lourdes besognes, d’en rédiger le Liber memorialis. Quant à la faculté de philosophie , il en fut en quelque sorte, pour employer l’heureuse expression d’un de ses collègues, « le président perpétuel, l’inspirant alors même qu’il n’en était pas le