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auteur, en 1906, le prix quinquennal d’histoire nationale.

Je ne crois pas me tromper en disant que ce succès, et surtout la conscience de l’avoir mérité, illuminèrent d’un pur rayon de joie intellectuelle les dernières années de la carrière de Vanderkindere. Jamais il ne fut plus actif et plus fécond que dans le temps qui suivit la publication de son Histoire. Tout en faisant paraître pour la Commission royale d’histoire une nouvelle édition de Gislebert de Mons, il reprenait allègrement l’étude des institutions. Son discours sur la féodalité (1895), ses recherches sur Les serfs d’Église au moyen âge (1897) avaient déjà témoigné que son attention restait tournée vers les problèmes d’histoire constitutionnelle. Mais ce sont les remarquables dissertations qu’il consacra en 1905, dans les Annales de l’Est et du Nord, à La première phase de l’évolution constitutionnelle des villes flamandes, puis, dans le Bulletin de l’Académie, à La politique communale de Philippe d’Alsace, à la Liberté et propriété en Flandre du IXe au XIIe siècle, et, enfin, à La notion juridique de la commune qui nous montrent avec quelle ardeur il s’était mis au travail. Jamais son esprit ne fut plus maître de lui, son style plus nerveux, son exposition plus méthodique et plus claire. Sans s’en douter, il terminait sa carrière par un retour à ce passionnant problème des origines urbaines par lequel il avait jadis abordé l’histoire. Il restait fidèle d’ailleurs à sa conception première ; il continuait à croire à la distinction fondamentale du pouvoir des scabini, agents du prince, et de celui des jurati, organes de la commune. Et sans doute, on peut différer d’avis avec lui sur ce point. Mais quelle que soit la valeur de sa théorie, il faut