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nourrissait depuis longtemps pour la géographie historique. Des dissertations spéciales qu’il insérait de temps en temps dans le Bulletin de la Commission royale d’histoire, nous apparaissent comme les jalons de la route qu’il parcourait. Ce sont des recherches de diplomatique ou des travaux de géographie historique, tels que son bel article sur Le capitulaire de Semais et les origines du comté de Flandre.

C’est par la Flandre, en effet, qu’il s’était décidé à commencer. Il publia le résultat de ses études en 1898 et en 1899. Trois ans plus tard, dès 1902, il avait terminé sa tâche pour la Lotharingie, tâche bien autrement vaste et comprenant des problèmes bien plus compliqués. Il fit paraître ce nouveau travail en même temps qu’une édition remaniée de La Flandre, sous le titre d’Histoire de la formation des principautés belges au moyen âge.

Il suffit de rapprocher cet ouvrage du Siècle des Artevelde pour apprécier à sa valeur la puissance intellectuelle de Vanderkindere. Autant il s’était montré jadis puissant dans la synthèse, autant il réussit maintenant dans l’analyse. Son Histoire est à tous les points de vue un chef-d’œuvre. Elle l’est par la richesse de l’érudition comme par la perfection de la critique. Elle restera désormais l’un des fondements de nos connaissances sur les premiers siècles du haut moyen âge en Belgique. Le succès qu’avait dû attendre si longtemps le Siècle des Artevelde lui est venu d’ailleurs dès la première heure. Si son sujet la condamne à rester nécessairement ignorée du grand public, elle a conquis tout de suite, tant en Belgique qu’à l’étranger, la réputation qu’elle mérite. Elle valut à son