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le diriger vers les études qu’il ne devait plus abandonner jusqu’au bout de sa carrière. Il se consacra tout entier à l’élaboration d’une grande histoire des institutions de la Belgique au moyen âge, sujet magnifique et dont la difficulté était bien faite pour tenter une intelligence comme la sienne. Ses connaissances juridiques lui facilitaient la tâche, et il n’est pas impossible qu’elles aient été pour beaucoup dans les motifs qui le déterminèrent à fixer ce but à son activité scientifique.

C’est en 1890 qu’il donna, sous le titre d’Introduction à l’histoire des institutions de la Belgique au moyen âge, le premier volume du grand ouvrage qu’il rêvait. Il y a exposé avec une science consommée et une netteté parfaite les divers régimes et les divers types de société qui se succédèrent jusqu’à la fin de l’époque carolingienne sur le coin de terre que nous habitons. Il n’existe point en français de manuel d’histoire constitutionnelle qui, pour la même époque, présente une information aussi précise et dénote une connaissance aussi approfondie des résultats de l’érudition contemporaine. Mais il ne faut point lui demander une originalité à laquelle il ne vise pas. Ni à l’époque celtique, ni à l’époque gallo-romaine, ni lors des invasions germaniques, ni sous le règne des Mérovingiens et des Carolingiens, la Belgique n’a possédé d’institutions originales. Fragment d’un tout plus grand qu’elle, elle a vécu en lui sans posséder une vie propre, et Vanderkindere ne pouvait se proposer que de décrire les institutions d’ensemble auxquelles elle a été soumise en relevant, chemin faisant, les quelques détails qui, çà et là, dans les sources trop rares, indiquent la