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traditionnelle qui prétendait rattacher aux municipes romains les constitutions urbaines du moyen âge, ils s’efforçaient d’expliquer celles-ci par des théories qui tenaient compte des divers aspects de la question, en éclairaient des côtés inaperçus et par l’obligation même où elles se trouvaient de se critiquer les unes les autres, se distinguaient par une ingéniosité et une richesse d’information que les études médiévales n’avaient jamais connues jusqu’alors. Tour à tour, Nitsch, Maurer, Arnold, Heusler, Gierke entraient dans la lice, suivi chacun de bandes compactes de partisans, et comme jadis Hie Welf! Hie Weiblinqen! retentissaient, en véritables cris de guerre : Hofrecht! Gilde! Altfreie Gemeinde! Vanderkindere ne put résister à l’envie de se jeter lui aussi dans la mêlée. Ou plutôt, et pour abandonner une comparaison que justifie la fougue des polémiques allemandes de ce temps, mais qui conviendrait mal à un esprit aussi froid et réfléchi que le sien, il résolut d’éprouver, en les appliquant aux villes belges, la valeur des théories nouvelles. Deux d’entre elles, celles d’Arnold, qui voit dans les villes la persistance des anciennes institutions libres de l’époque franque , et celle de Maurer, qui explique l’autonomie communale par l’autonomie de la marche, lui parurent, en se combinant l’une avec l’autre, pouvoir expliquer le passionnant secret de la liberté municipale. L’origine des magistrats communaux a, suivant lui, une double origine. « Dans la centène franque, il trouve les échevins ; dans la marche, certains fonctionnaires spéciaux ; ceux-ci administrent, tandis que ceux-là jugent. Les profondes transformations sociales, économiques et politiques qui bouleversent la monarchie