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diplômes, et étudiait certains documents où il est fait mention du port de Clusium. Mais elle nous intéresse surtout parce qu’elle montre l’attention de Vanderkindere déjà portée dès lors vers les questions de géographie historique auxquelles il devait consacrer, à la fin de sa carrière, son plus remarquable ouvrage. Elle ne fait encore qu’indiquer chez lui cette orientation nouvelle. Ce sont de simples notes qui attestent seulement son intention de prendre rang parmi les médiévistes. Il ne lui fallut que deux ans pour se faire, au milieu d’eux, une place de premier rang.

En dépit du petit nombre de ses pages et de son titre modeste de notice, l’étude du jeune savant sur l’origine des magistrats communaux dans nos contrées, présente, comme l’a dit M. G. Des Marez, « l’insigne mérite d’attirer l’attention des érudits belges sur les travaux consacrés en Allemagne à l’histoire municipale dans la seconde moitié du XIXe siècle[1] ».

On sait que, depuis 1830, l’influence française avait régné en maîtresse sur les travaux de nos historiens comme dans notre haut enseignement. On lisait Guizot, Thierry, Michelet, mais, sauf de bien rares exceptions, comme par exemple celle d’Altmeyer, on semblait ignorer que de l’autre côté du Rhin une pléiade de chercheurs aussi patients qu’instruits renouvelaient ou, pour mieux dire, perfectionnaient les méthodes de l’érudition et s’attachaient à résoudre les problèmes les plus obscurs de la science. Celui de l’origine des villes particulièrement sollicitait leur attention. Après avoir ruiné la vieille doctrine

  1. Leclère et Des Marez, Loc. cit., p. 421.