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brochures de circonstance, des discours politiques, des rapports académiques, des notes sur des questions d’enseignement, des manuels scolaires. La littérature même y figure et par le petit roman d’Éva la Blonde dont nous avons parlé plus haut, et par une adaptation de Maison de poupée que Vanderkindere, enthousiaste du génie d’Ibsen, fit paraître en 1889. Au milieu de tout cela émergent deux groupes diversement importants de travaux scientifiques : l’un, le moins considérable, est le fruit des études ethnographiques de l’auteur ; l’autre, aussi imposant par sa masse que par sa valeur, représente ses études historiques et constitue ce monument durable qui, à défaut du tombeau qu’il n’a pas voulu, perpétuera son souvenir.

C’est en 1868, nous l’avons dit, que Vanderkindere débuta dans le monde scientifique par la publication de sa thèse sur La Race et sa part d’influence dans les diverses manifestations de l’activité des peuples. On ne s’étonnera point que ce travail de jeunesse ait beaucoup vieilli. Les progrès de l’anthropologie et de l’ethnographie ont été trop rapides pour ne pas avoir démodé assez tôt une étude purement théorique telle que celle-ci et dont l’auteur s’était, un peu prématurément sans doute, attaché à tirer des conclusions générales de matériaux insuffisants. Il semble, d’ailleurs, que Vanderkindere lui-même n’ait point attaché une grande valeur à ce travail de débutant. Son esprit était trop critique pour ne point reconnaître bientôt la nécessité d’assembler, avant d’émettre une théorie, des faits bien classés et patiemment recueillis. Dès 1872, ses Recherches sur l’ethnologie de la Belgique indiquaient déjà ce changement de