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destiné à récompenser des travaux qui trouvent leur récompense en eux-mêmes. Il comprit que son nouveau titre lui créait des devoirs. Il suffira de parcourir sa bibliographie pour constater, par le nombre des rapports et des mémoires qu’elle mentionne, la conscience et l’énergie qu’il apporta à remplir ses fonctions d’académicien. Il ne fut pas moins dévoué à la Commission royale d’histoire. C’est dans ses bulletins qu’il fit paraître ses premières recherches sur la géographie ancienne de la Belgique ; c’est pour elle qu’il publia son excellente édition de Gislebert de Mons. D’ailleurs, ces travaux n’absorbèrent point tout son temps. Il lui en resta pour publier, en 1890, son Introduction à l’histoire des Institutions de la Belgique, et pour composer une foule de manuels et de dissertations sur lesquelles nous aurons à revenir.

Il lui en restait même pour les affaires publiques. Il entrait, en 1873, dans le Conseil général de la Ligue de l’enseignement qu’il présida de 1883 à 1893 ; il continuait à siéger au Conseil provincial du Brabant. En 1880, l’Association libérale de Bruxelles le désignait enfin pour reprendre, à la Chambre des représentants, la succession parlementaire d’Auguste Orts. Ses convictions réformistes ou, pour employer le langage du temps, progressistes ne s’étaient pas altérées. Et pourtant, lors de la crise qui, en 1883 et en 1884, déchira le parti libéral, il n’hésita point à se séparer des radicaux pour soutenir de toutes ses forces le cabinet Frère-Orban. Ses idées n’avaient pas changé ; il les subordonnait seulement à la nécessité de maintenir, en face de l’adversaire, l’unité de son parti. « Le suffrage universel inorganique, disait-il