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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

si variées, Vishnou est également représenté avec sa Çankha ou conque victorieuse à la main, et cette conque est encore sénestre.

Mais la plus importante, ou tout au moins la plus populaire de toutes les incarnations de Vishuou est la huitième ou Krishnâvatâra, planche V. Sous cette forme qui représente une manifestation complète de Vishnuu, le dieu porte également dans la main gauche la même conque sénestre que nous avons déjà vue à Vishnou ou à ses autres avatars. C’est vers la fin de l’ère antérieure à J.-C. que s’est surtout développée la légende de Krishna, c’est-à-dire à l’époque des luttes du Bouddhisme et du Brahmanisme[1]. Nous avons pu voir un grand nombre de Krishna portant tous la conque, et cette conque est toujours pareille à celle de Vishnou ou d^ s>s différentes incarnations.

Quelle est donc cette curieuse coquilles brahmanique ? A quelle espèce zoologique faut-il rapporter le Panchajanya ou Çankha. D’après les meilleures représentations, il nous semble qu’elle peut être comparée aux forjnes du genre Turbinella, et plus particulièrement au Turbinella râpa de Lamarck[2],

Fig. 1 Fig. 2

qui vit actuellement dans les mors des Indes, fig. 1 et 2. Mais, ce Turbinella est normalement dextre, avec son ouverture située à droite, la pointe ou sommet de la coquille étant en haut, fig. 1. C’est donc une coquille

  1. Prannath Pandit, Krishna cultus, in the Brihat-samhita, Journ. of the Asiatic Soc. of Bengal, t. XLIV, part. I, p. 31 à 35.
  2. Turbinella rapa. Lamarck. Anim. sans vert., 2e édit., t. IX, p. 377 : « T. testa subfusiformi, inedio[illisible] centricosa, crassa, ponderosissima, mutica, alba ; anfructibus superne basim præcedenti obtegentibus ; cauda breviuscula ; columella subquadriplicata. »