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LE DHARMASINDHU

dant le jour des éclipses, il faut faire des libations d’eau aux dieux et aux mânes des ancêtres.

La vue du démon Rāhu (voir note 175) (au moment d’une éclipse) porte souillure à tout, aussi les vêtements, etc., qui ont été touchés pendant une éclipse doivent être lavés, ou purifiés par d’autres procédés.

En temps d’éclipses, les donations de vaches, champs, or, grain, etc. (aux brâhmanes), sont très méritoires.

Le brâhmane qui mène une vie de pénitence et est savant, est très digne de donations ; donner à un digne brâhmane est très méritoire.

Suivant le texte : « Au temps des éclipses de lune et de soleil, toutes les eaux sont comme l’eau du Gange (sacré), tous les brâhmanes comme Vyāsa (l’auteur supposé des Védas), toutes les donations comme les donations de champs », quelques-uns pensent que toutes les choses données sont également méritoires.

Quelques auteurs enseignent qu’il y a des degrés de mérite ; donner à celui qui n’est pas brâhmane est méritoire ; donner à un brâhmane qui ne l’est que de nom est doublement méritoire ; donner à un brâhmane savant, versé dans les Védas, est cent fois, mille fois méritoire ; et que donner à un digne brâhmane est incommensurablement méritoire. Un non-brâhmane est un brâhmane[1] qui n’a pas accompli les cérémonies sacrées de l’investiture (voir note 57) et qui, ainsi, n’est brâhmane que de caste seulement ; faire un don dans un cas pareil n’est méritoire que dans les limites indiquées ci-dessus. Le brâhmane seulement de nom est un brâhmane qui a accompli les saintes cérémonies de Garbhadhânam (voir note 54), etc., mais qui n’a pas étudié, ni médité les Védas ; lui faire un don n’est que doublement méritoire. Donner à un brâhmane qui a étudié et connaît les Védas est mille fois méritoire. Celui qui est savant et mène une vie sainte est un digne brâhmane ; lui donner vaut un mérite infini.

Un rite de repas aux brâhmanes en l’honneur des ancêtres morts au temps

  1. Le non-Brâhmane, suivant d’autres auteurs, est un homme appartenant à une autre caste. Lui faire un don n’a que très peu de mérite selon toutes les autorités. L’auteur de notre livre du Dharmasindhu, un brâhmane des brâhmanes, essaye même de fermer cette porte si étroite grâce à laquelle il y a mérite à donner à d’autres castes qu’aux brâhmanes, et explique l’expression « non-brâhmane » à la façon discutable du texte.