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LE DHARMASINDHU

de respiration[1]. Si quelqu'un qui a fait lui vœu n'est pas en état de l'accomplir, il doit le faire faire par un remplaçant. On peut se faire remplacer par son fils, sa femme, son mari, son frère, par un prêtre, un ami, etc. Si un fils ou quelqu'autre de ceux qui viennent d'être désignés agit comme remplaçant pour son père ou pour quelqu'autre (ami ou parent), il a une part dans la récompense du vœu. On rompt le jeûne en buvant de l'eau à plusieurs reprises, en mâchant, ne fut-ce qu'une fois, du pan-supāri, en dormant dans le jour, et par les relations sexuelles, qui sont de huit sortes, savoir : y réfléchir, les chanter, coquetter, les regarder lascivement, avoir une conversation secrète dans un lieu solitaire, prendre résolution de s'y livrer, se préparer à les commettre, et enfin les commettre[2]. Si cependant quelqu'un est en danger de mort, il ne commet aucune faute en louant de l'eau à plusieurs reprises. L'eau contenue dans des outres, le lait autre que celui de vache, les lentilles, les limons et la chaux faite avec diîs coquilles ( oir note 95) sont sensés nourriture solide et doivent être évites au temps d'un vœu. Répandre des pleurs ou se mettre en colère rompt le vœu immédiatement. Si pendant le temps de son vœu sacrificatoire quelqu'un mange de la nourriture donnée par un autre, c'est celui qui a donné la nourriture qui a le bénéfice du vœu. Il faut éviter pendant la célébration d'un vreu, à l'exception des graines de sézame et des

    un grand crime que de la prononcer pour tout individu qui n'appartient pns à cette caste privilégiée. Ordinairement celte incantation est précédée da ces quatre mots :

    Om, bhur, bhuvas, svah.

    Om est le monosyllabe mystique placé au commencement de tous les livres indous, qu'on prononce également au commencement et à la fin de la lecture des Vedas et des prières de telle façon qu'il ne puisse être entendu par une oreille profane. Dans l'Indouisme moderne on enseigne que ce mot est composé des trois lettres a, u, m, qui représentent Vishnu, Shiva et Brahma ; mais dans les Upanishads védiques panthéistes le mot Om tient la place de Akshara, l'indivisible Tout. Pour le sens de Bhur, Bhuvas, Svah, voir la note 93. L'incantation Gâyatri elle-même se compose des 24 syllabes suivantes :

    Tat savitur varenyani hliarjo decasya dliiniuhi dhiijo yo nah pvachodayCit ; le t du dernier mot est compté pour une syllabe complète. Le sens de celte incantidion est : « Nous méditons sur la splendeur du divin soleil. Puisse t-il illuminer notre intelligence ».

    Le mot traduit parte soleil » est « Savitri », et nous suivons ici le grand commentateur Sâyana qui dit que Savitri est toujours le soleil, mais quelquefois le soleil qui n'est pas encore levé. Les scholiastes indous donnent au sens de la Gâyatri une extension que la grammaire n'autorise pas.

  1. Cette cérémonie de respiration se pratique de la manière suivante ; on se bouche la narine droite avec le pouce et ou aspire l'air par la narine gauche ; alors on ferme les deux narines avec le pouce et l'index et on conserve l'air aspiré aussi longtemps que possible ; puis on ouvre la narine droite pour l'expiration en la faisant durer aussi longtemps que possible, et on recommence ainsi qu'il vient d'être dit coup sur coup jusqu'au nombre prescrit.
  2. Ici, comme dans le texte auquel se rapporte la note 92, il est bien spécifié que les mauvaises actions doivent être évitées seulement pendant les époques sacrées des vœux, etc.