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LALITA VISTARA. — CHAPITRE V

les mérites, à la vue de tous les dieux et Nâgas, assis dans le palais à étages, accompagné par les Bôdhisattvas, les dieux, les Nâgas, les Yakchas, par centaines de millions, dont il est entouré et précédé, se mit à s’éloigner de la demeure du Touchita.

Et, Religieux, par le Bôdhisattva s’éloignant ainsi, fut projetée de son corps une lumière telle, que, par cette lumière, cette région du monde, composée de trois mille grands milliers, fut complètement remplie d’une lumière surpassant la lumière divine, abondante, répandue partout et qui, auparavant, n’avait jamais paru. Et aussi les espaces du monde où sont les pécheurs, enveloppés par les ténèbres du péché, plongés dans l’obscurité ; où ces deux (astres) le soleil et la lune, avec leur grande force et leur puissance extraordinaire, renommés par leur grande énergie, tous les deux n’éclairent pas et ne font pas briller la lumière par la lumière, la couleur par la couleur, la splendeur par la splendeur ; là où les êtres qui v' sont nés ne voient pas même leurs bras étendus, là même, en ce moment, il y eut d’une grande et majestueuse lumière. Et les êtres qui étaient nés là, étant enveloppés par cette lumière se virent parfaitement l’un l’autre et se reconnurent, et parlèrent ainsi : D’autres êtres sont nés ici certainement.

Au même instant les trois mille grands milliers de régions du monde furent ébranlées, avec six phénomènes et dix-huit grands signes ; furent ébranlées, fortement ébranlées, fortement ébranlées de tous côtés ; tremblèrent, tremblèrent fortement, tremblèrent fortement de tous côtés ; s’agitèrent, s’agitèrent fortement, s’agitèrent fortement de tous côtés ; résonnèrent, résonnèrent fortement, résonnèrent fortement de tous côtés ; retentirent, retentirent fortement, retentirent fortement de tous côtés ; à l’extrémité s’abaissèrent, au milieu s’élevèrent ; au milieu s’abaissèrent, à l’extrémité s’élevèrent ; à l’orient s’abaissèrent, ai couchant s’élevèrent ; au couchant s’abaissèrent, à l’orient s’élevèrent ; au sud s’abaissèrent, au nord s’élevèrent ; au nord s’abaissèrent, au sud s’élevèrent. En ce moment des cris de joie, de plaisir, de bonheur, d’allégresse et d’actions de grâces, dignes d’être entendus, dignes d’être loués, sans pareils, mélodieux, et éloignant toute crainte, furent entendus. En ce moment aucun être n’eût de mal, de crainte, de frayeur ni d’épouvante. En ce moment la splendeur du soleil et de la lune, de Çakra, de Brahmâ et des gardiens du monde ne fut plus vi-