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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

après avoir complètement abandonné la royauté, aussi longtemps, avec un esprit bienveillant, nous serons attachés à lui.

44. Jusqu’à ce qu’il s’approche de Bôdhimanda ; jusqu’à ce que, après avoir pris de l’hei-be, il atteigne l’Intelligence, après avoir complètement vaincu le démon. Jusqu’à ce qu’il ait été ollicité par des centaines de mille de Brahmas de tourner la roue (de la loi) nous rendrons largement hommage au Sougata.

45. Jusqu’au moment où, après avoir fait l’œuvre d’un Bouddha, il vaincra des centaines de millions d’êtres des trois mille mondes, disciplinés pour l’immortalité, et s’avancera dans la route du Nirvana, dans la nature froide, jusque là, tous, nous ne quitterons pas le Rîchi à la grande gloire !

Cependant, Religieux, ceci vint à la pensée des filles des dieux de la région du désir, après qu’elles eurent vu la perfection du corps du Bodhisattva : Quelle sera donc la jeune femme qui portera (dans son sein) cet être pur excellent entre tous ? Et, remplies de curiosité et ayant pris ce qu’il y avait de meilleur entre les cassolettes, les fleurs, les guirlandes, les onguents, les lampes, les poudres parfumées et les vêtements, douées de corps divins qui ravissent le cœur, ayant pour appui la bénédiction qui est la récompense de la maturité des bonnes œuvres, ayant, en ce moment, disparu de la ville où demeurent les dieux, (et étant allées) dans la ville appelée Kapila, la plus belle des grandes villes, ornée de cent mille jardins, dans la demeure du roi Çouddhôdana, remplie de cygnes, dans le grand palais semblable à celui du maître des dieux, (ces femmes) portant des vêtements flottants, ornées de l’éclat sans tache des mérites, les bras chargés d’ornements divins, se montrant avec un doigt la reine Màyà-Dêvî reposant sur sa couche, se parlèrent l’une à l’autre en ces stances, en restant suspendues au milieu du cii lei

46. Des Apsaras qui sont dans la ville des immortels, après avoir vu la beauté du Bôdhisattva qui ravit le cœur, la pensée a été celle-ci : Quelle sera la femme qui sera la mère du Bôdhisattva ?

47. Et les mains pleines de fleurs et de guirlandes, elles s’approchèrent de la demeure du maître des hommes, un doute leur étant venu. Ayant pris des fleurs et des onguents et saluant respectueusement en joignant leurs dix doigts ;

48. Couvertes de vêtements flottants, ayant des formes gracieuses, après avoir salué avec les doigts de la main droite et avoir regardé la reine Mâyâ reposant sur sa couche, elles dirent : Examinez bien cette beauté humaine !

49. Nous qui, ici, avec satisfaction (nous disions) : C’est notre beauté à nous Apsaras,