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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

pures, il y eut acquisition de la patience pour les lois non produites ; et, de trente-six millions de fils des dieux fut purifié pour les luis l’œil de la loi, sans passion et sans aucune tache, et toute la demeure du Touchita fut, jusqu’à la hauteur du genou, jonchée de fleurs divines.

Ainsi donc, Religieux, le Bôdhisattva, pour la grande joie de cette assemblée de dieux, prononça en ce moment cette Gàthâ :

1. Au moment où, de la demeure du Touchita, descend le guide lion des hommes, il parle ainsi aux dieux : abandonnez toute folie !

2. Tout arrangement divin de plaisir, quel qu’il soit, conçu par la pensée, ô bienheureux ! vient à cause de toutes les œuvres vertueuses. Le fruit de cette œuvre vertueuse, apprenez-le.

3. C’est pourquoi soyez reconnaissants ; après avoir épuisé ici l’accumulation des bonnes œuvres antérieures, n’allez pas de nouveau là où est l’épreuve des voies mauvaises, du déplaisir et de la douleur.

4. Cette loi que vous avez entendue de ma bouche, après avoir conçu du respect, appliquez-vous à la pratiquer, et vous obtiendrez un bonheur durable, sans fin.

5. Ils sont tous passagers, les désirs ; instables, sans durée, pareils à un songe ; pareils à la magie, au mirage ; instables comme l’éclair et l’écume !

6. Et point de rassasiement par la jouissance des qualités du désir ; comme si l’on avait bu de l’eau salée. Ils parviennent au rassasiement, les sages, les gens honorables, au-dessus du monde et sans passion.

7. Égaux et pareils au spectacle de la danse sont le séjour et la conversation avec les Apsaras, où l’on va les uns vers les autres, où l’on se réunit à son gré ; et, dans cette assemblée, pas d’amis ni d’alliés, ni d’entourage,

8. Excepté pour (celui qui a fait) une bonne action ; il attache à lui, on va à sa suite et tous sont unis, avant les uns pour les autres des pensées de bienveillance.

9. Qu’on observe les pratiques de la loi ; ceux qui observent bien ces pratiques ne sont pas tourmentés. Qu’on ait présent le souvenir du Bouddha, de la loi et de l’Assemblée des fidèles, et de la prudence.

10. Soyez réjouis par l’instruction, la bonne conduite et l’aumône, doués de patience et d’héroïsme. La douleur n’est ni durable, ni personnelle. Regardez attentivement à partir de l’origine, les substances.

11. Douées de causes connexes elles existent, sans être maîtresses d’elles-mêmes, avec une intelligence obtuse. Tout ce que vous voyez en moi de puissance surnaturelle, d’intelligence et de qualités de science,

12. Toutes ont pour cause une œuvre méritoire : bonne conduite, instruction, prudence. Instruisez-vous par ma bonne conduite, mon instruction et ma prudence,

13. Par l’aumône, l’empire sur soi-même, la répression (des sens), en vue des êtres, pour leur être utile et par bienveillance. Ce n’est ni par des paroles, des discours et des cris que peuvent être acquises les lois de la vertu.