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LALITA VISTARA. — CHAPITRE II

treillis avec clochettes précieuses, jonché d’une litière de fleurs de mândâravas, et de mahâ mândâravas, animé par les chants de cent mille niyoutas de Kôṭis d’Apsaras ; embelli par des (arbres tels que) Atimouktakas, Tchampakas, Pâṭalas, Kôvidâras, Moutchilindas, Mahâ Moutchilindas, Açokas, Nyagrodhas, Tindoukas, Asanas, Karnikaras, Kêçaras, Salas et Ratnavrikchas : (dans ce palais) abrité par des treillis d’or, orné de grandes urnes pleines, où le sol est embelli par un arrangement qui l’aplanit, où l’on trouve (les fleurs) des Djyôtis, des Mâlikas et des Soumanas ; (dans ce palais) placé de manière à être vu de face par les yeux de cent mille niyoutas de Kôṭis de dieux : (dans ce palais) qui résonne des chants de la loi abondante qui détruit toutes les corruptions qui viennent de l’impétuosité, du désir, et de la volupté ; dans ce palais doré d’où sont tous écartés la colère, l’emportement, l’orgueil, la fierté et l’arrogance ; (dans ce palais) qui fait naître la joie, la sérénité et la mémoire développée échauffée par le contentement ; tandis qu’il est là, assis à l’aise, pendant qu’a lieu le grand colloque de la loi, des accords de ces quatre-vingt-quatre mille instruments qui résonnent, par l’effet de l’accumulation des mérites du Bôdhisattva, ces stances d’exhortation sortirent.

1. Rappelle-toi, trésor de mérites abondants, la mémoire, le jugement et la voie, toi qui produis la lumière d’une science infinie ; toi qui as une force sans égale, une grande énergie (rappelle-toi) la prédiction de Dipangkara.

2. Rappelle-toi, esprit développé et sans tache, débarrassé de la triple tache, qui as effacé le péché de l’orgueil, qui as une pensée bonne, pure et sans tache (rappelle-toi), quelle fut autrefois ta pratique de l’aumône.

3. Rappelle-toi, descendant d’une famille honorable, ton calme, ta fidélité à tes vœux, ta patience et ta retenue ; l’héroïsme, la force, la contemplation que tu as exercés pendant des centaines de millions de kalpas.

4. Rappelle-toi, rappelle-toi, toi dont la renommée est sans bornes, les centaines de millions de Bouddhas honorés par toi. Miséricordieux pour tous, voici le temps, ne le laisse pas passer !

5. Transmigre, transmigre, toi qui connais la règle de la transmigration, destructeur de la vieillesse et de la mort, qui es sans passion ! Ils te regardent, très nombreux, les dieux, les Asouras, les Nâgas, les Yakchas et les Gandharbas.

6. Après t’être livré au plaisir pendant mille kalpas, la satiété n’est pas venue davantage que (pour la soif) avec l’eau de la mer. Sois bon, toi qui es rassasié par la sagesse ; rassasie les créatures depuis longtemps tourmentées par la soif.