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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

III
MORT ET FUNÉRAILLES DU BOUDDHA ÇÂKYA MOUNI
— D’après les Annales Pâlies[1]

À l’instant même où Bhagavat atteignit le Nirvana complet (Parinirvâna), le grand tremblement de terre produisit une terreur qui fit dresser les cheveux et la musique des dieux retentit dans l’air. Au même instant, Brahmâ, maître des créatures (Sahâmpati !), chanta cette Gathâ : — Toutes les créatures vivantes abandonneront l’existence dans ce monde, et, de la même manière, le divin Maître, l’être incomparable dont l’arrivée et le pouvoir étaient un bonheur, le suprême Bouddha aussi meurt.

À l’instant même où Bhagavat atteignit le Nirvana complet, Çâkya, le roi des dêvas, chanta cette Gathâ :

Les choses, qui sont sujettes à la reproduction et à la mort étant passagères, sont certainement périssables : ayant été produites, elles périssent ; c’est une bénédiction d’arriver à leur extinction. À l’instant même où Bhagavat atteignit le Nirvana complet, le vénérable Anirouddha chanta ces Gathâs :

Comme lorsqu’il vivait, il ne montre plus le souffle d’inspiration et d’expiration.

Le Mouni sans tache, dont le but était le Nirvana a expiré. Il a souffert l’agonie de la mort en pleine possession de ses facultés mentales qui se sont exhalées comme une lampe qui s’éteint.

À l’instant même où Bhagavat atteignit le Nirvana complet, le vénérable Ananda chanta cette Gathâ ;

Quand le suprême Bouddha complètement parfait a expiré, il y a eu une grande terreur et les cheveux se sont dressés.

À l’instant où Bhagavat atteignit le Nirvana, parmi ceux des Religieux qui n’étaient pas encore arrivés à l’état d’Arhat, quelques-uns pleuraient tout haut avec les bras élevés, quelques-uns tombaient sur la terre comme

  1. Examination of the Pâli Buddhistical Annals, no 5, p. 18. By the Hon. George Turnour.