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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

séjour où il n’y a ni idée ni absence d’idées. Où est-il maintenant ? Et, à cette pensée, il connut qu’il était mort depuis sept jours.

Les dieux eux-mêmes étant tombés aux pieds du Tathâgata, parlèrent ainsi : Cela est ainsi, Bhagavat ; cela est ainsi Sougata. Il y a aujourd’hui sept jours que Roudraka fils de Râma est mort.

Religieux, il me vint à la pensée : C’est une grande perte pour Roudraka fils de Râma, d’être mort sans avoir entendu une si excellente loi. S’il avait entendu cette loi il l’aurait acceptée ; c’est à lui que, tout d’abord, je l’eusse enseignée, et il ne m’eût pas fait d’obstacle.

Religieux, il vint encore à la pensée du Tathâgata : Quel autre être pur, facile à discipliner (etc., comme précédemment, jusqu’à :) et il n’eût pas mis d’obstacle à l’enseignement de la loi.

Puis, Religieux, le Tathâgata pensa encore : Mais vraiment Arâta Kâlâraa est pur (etc., comme précédemment, jusqu’à) : et il n’eût pas mis d’obstacle à l’enseignement de la loi.

Et le Tathâgata réfléchit en se disant : Où est-il maintenant ? et, en réfléchissant, il connut qu’il était mort depuis trois jours.

Les divinités Çouddhâvâsakâyikas elles-mêmes, annoncèrent respectueusement cette nouvelle au Tathâgata : Cela est ainsi, Bhagavat ; cela est ainsi, Sougata. Il y a aujourd’hui trois jours que Arâta Kâlâma est mort. Alors ceci vint à la pensée du Tathâgata : C’est une grande perte pour Arâta Kâlâma d’être mort sans avoir entendu une si excellente loi. Et cela vint encore à la pensée du Tathâgata : Mais quel est l’autre être pur, d’un bon naturel, etc., qui ne mettrait pas obstacle à l’enseignement de ma loi ?

Puis cela vint à la pensée du Tathâgata : Les cinq de bonne caste, purs, d’un bon naturel, faciles à instruire, faciles à purifier, qui ont peu de passion, de haine et de trouble d’esprit, ne tiennent pas la science cachée ; faute d’avoir entendu la loi, ils ont éprouvé une grande perte : j’ai été, par eux, pendant que je pratiquais des austérités, entouré de soins ; ils accepteront la loi enseignée par moi et ne me susciteront pas d’obstacles.

Ensuite ceci vint à la pensée du Tathâgata : Certainement, c’est aux cinq de bonne caste qu’en premier, je puis enseigner la loi.

Puis le Tathâgata pensa encore : Où demeurent maintenant ces cinq de