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LALITA VISTARA. — CHAPITRE XXIV

enjoignant les mains, il lui parla ainsi : Quel est, Bhagavat, le nom de cotte méditation profonde, par la possession de laquelle le Tathâgata reste une semaine sans cesser d’avoir les jambes croisées ?

Ainsi interrogé, le Tathâgata répondit à ce fils d’un dieu : Prityâhâra-vyoûha (arrangement de la nourriture de la joie) est le nom de cette méditation profonde ; méditation par la possession de laquelle le Tathâgata est resté une semaine sans cesser d’avoir les jambes croisées. Alors, Religieux, Sama takousouma, fils d’un dieu, loua le Tathâgata par ces Gâthâs :


1. Toi qui as les pieds marqués de la roue d’un char, qui as l’éclat des feuilles de raille lotus sans poussière ; qui foules aux pieds les diadèmes des dieux, je salue tes pieds à toi qui es rempli de bénédictions !

2. Après avoir salué les pieds du Sougata, avec l’esprit joyeux, ce fils d’un dieu, dit ceci à celui qui enlève les doutes et produit le calme complet des hommes et des dieux.

3. Toi qui fais naître la joie de la famille des Çâkyas, qui mets un terme à l’amour, à la haine, au trouble (de l’ignorance), qui mets fin aux questions, écarte les doutes des dieux et des hommes !

4. Pourquoi les Bouddhas possédant les dix forces et l’omniscience illimitée, (pourquoi) les Djinas, à Mahimanda ne cessent-ils pas’ d’avoir les jambes croisées ?

5. Pourquoi donc, l’œil ouvert pendant sept jours, lion des hommes, regardes-tu sans un clignement, toi qui as l’œil parfaitement pur, l’œil pareil au lotus à cent feuilles épanoui ?

6. Est-elle tienne, cette prière, ou bien celle de tout les lions des orateurs, par (l’effet de) laquelle, au pied du roi des arbres, tu restes, sans cesser d’avoir les jambes croisées pendant une semaine ?

7. Toi qui as les dents belles, égales et pures et la bouche à l’odeur la plus douce des odeurs, prononce un discours véridique, fais la joie des hommes et des dieux !

8. Celui dont le visage est pareil à la lune lui dit : Ecoute-moi parler, fils d’un immortel, et je répondrai brièvement à ta demande.

9. De même qu’un roi là où il est sacré par l’onction sainte, par l’assemblée de ses parents, pendant une semaine n’abandonne pas cet endroit, ce qui est la condition du devoir des rois,

10. De même aussi, possédant les dix forces, quand ils sont consacrés, leur prière étant accomplie, pendant une semaine, à Dharanimanda, les Djinas ne cessent pas d’avoir les jambes croisées.

11. Comme un héros regarde les troupes d’ennemis complètement vaincus sans qu’il en reste ; les Bouddhas aussi, à Bôdhimanda, regardent les corruptions naturelles détruites.

12. Ici, les désirs et les colères nés du trouble (de l’ignorance), qui, dans le monde,