Page:Annales du Musée Guimet, tome 6.djvu/352

Cette page n’a pas encore été corrigée
306
ANNALES DU MUSÉE GUIMET

52. Tout ce qu’il y a de vois et d’accents dans le monde entier, très doux et réjouissant les dieux et les hommes, toutes les voix de ceux qui parlent sont effacées, aussitôt que ta voix est entendue, toi dont la voix est douce !

53. Elle apaise la passion, le péché, le trouble et la corruption naturelle, et fait naître une joie pure et surhumaine. Après avoir entendu la loi avec un cœur sans tâche, tous ceux-là, en vérité, obtiennent la vénérable délivrance.

54. Et tu ne dédaignes pas les ignorants, et tu n’es vraiment pas enorgueilli de l’orgueil de la science. Tu n’es ni hautain, ni humble, comme une montagne bien solide au milieu de l’Océan.

55. Le profit obtenu ici-bas est un grand profit pour les hommes, puisqu’il est né un pareil être dans le monde. Comme la (déesse de la) fortune qui donne la plus grande richesse, de même ta personne donnera la loi au monde entier.


Ainsi, précédés de quatre grands rois, les dieux Mahârâdja Kâyikas, ayant bien loué le Tathâgata assis à Bodhimaṇḍa, se tinrent d’un seul côtelés mains jointes, saluant avec respect le Tathâgata.

Ensuite les dieux de l’atmosphère étant venus en présence du Tathâgata afin de rendre hommage à l’Intelligence parfaite et accomplie, ayant bien orné l’atmosphère entière d’un réseau précieux, de parasols précieux, d’étendards précieux, dépendants d’oreille précieux, de divers colliers de perles, de guirlandes de fleurs tenues par des divinités montrant la moitié de leurs corps, et aussi avec des demi-lunes, les offrirent au Tathâgata ; et après, les avoir offerts, le louèrent face à face par ces Gâthâs :


56. Notre demeure est dans le ciel, ô Mouni, et nous voyons clairement quelle est, dans l’univers, toute la conduite (des êtres). Nous avons examiné ta conduite, être pur et nous ne voyons pas de défaillance dans ta pensée.

57. Ces Bôdhisattvas sont venus pour(te) rendre hommage ; le ciel est rempli par eux, ô guide des hommes, et ils ne heurtent pas les chars célestes, parce qu’ils ont la nature d’habitants du ciel.

58. Les fleurs qui pleuvent de l’atmosphère et remplissent les grands milliers (de mondes), sont tombées sans exception sur ton corps, comme les fleuves vont se réunir à l’Océan.

59. Nous voyons des parasols, des pendants d’oreille, des guirlandes de fleurs de Tchampaka, des colliers de perles, des lunes et des demi-lunes que jettent les dieux et qui ne se mêlent pas confusément.

60. Il n’y a pas la place d’un cheveu dans l’atmosphère tant elle est remplie de tous côtés par les dieux. Ils rendent hommage au plus élevé des hommes ; et tu n’es ni fier, ni étonné !