Page:Annales du Musée Guimet, tome 6.djvu/344

Cette page n’a pas encore été corrigée
298
ANNALES DU MUSÉE GUIMET

donc sera complètement rassasié en écoutant l’ambroisie de la loi ? Qui donc sera complètement rassasié dans une demeure solitaire ? Qui donc pourrait être rassasié en faisant les affaires des êtres ?

28. Après avoir étendu la main, il (le Bôdhisattva) dit aux Bôdhisattvas : L’hommage est rendu, retournez, chacun de vous dans son champ. Et tous, ayant respectueusement salué les pieds du Tathâgata, s’en allèrent en divers groupes, chacun dans son champ.

29. Et, après avoir vu ia grande attaque de Namoutchi et les jeux nombreux de Sougata, les êtres ayant dirigé une pensée que rien n’égale, vers l’Intelligence, après que le démon et son armée eurent été vaincus, (dirent :) puissions-nous toucher l’immortalité !


Religieux, le Tathâgata s’étant revêtu de l’Intelligence parfaite et accomplie, au pied de l’arbre de l’Intelligence, assis sur un trône, il y eut, au même instant, les jeux incommensurables d’un Bouddha, qu’il ne serait pas facile de décrire, même dans l’espace d’un Kalpa.

Et là il est dit :


30. Cette terre est restée unie comme la paume de la main ; des lotus sont nés, épanouis et rayonnants ; les dieux, par centaines de mille, s’inclinent devant Bôdhimanda ; le premier signe a été vu ici dans le cri du lion.

31. Des centaines d’arbres des trois mille (mondes) s’inclinent devant Bôdhimanda ainsi que plusieurs des plus hautes montagnes avec le Mêrou le roi des monts. S’étant approchés de celui qui possède les dix forces, Brahmâ et Çakra s’inclinent ; c’est encore un des Jeux du lion des hommes à Bôdhimanda.

32. Des rayons par centaines de mille s’échappent de son corps ; ils se répandent dans les champs excellents des Djinas et les trois voies mauvaises sont calmées. À cette heure, à ce moment, les inquiétudes sont écartées ; la souffrance, l’orgueil et la haine ne tourmentent aucun être,

33. C’est encore un jeu du lion des hommes, assis sur son siège. Les lumières divines de la lune, du soleil, de la pierre Mani, du feu et de l’éclair ne brillent pas, éclipsées, tandis que brille la touffe do laine (entre les sourcils du Bôdhisattva), et pas une créature, ici-bas, n’aperçoit la tête du précepteur spirituel.

34. C’est encore un jeu du lion des hommes, assis sur son siège. Par le contact de la paume de sa main, la terre entière est ébranlée. À cause de cela, l’armée du démon est agitée comme le cotonnier. Namoutchi, ayant pris une flèche, trace des figures sur la terre.

Chapitre nommé : Revêtissement de l’intelligence parfaite et accomplie, le vingt-deuxième.