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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

Et le Bôdhisattva pensa encore : Par l’absence de quelle chose [et ainsi de suite en détail, jusqu’à][1] : les concepts n’existent pas. De l’empêchement de quelle chose résulte l’empêchement des concepts.

Et il lui vint à l’esprit : L’ignorance n’existant pas, les concepts n’existent pas ; de l’empêchement de l’ignorance résulte l’empêchement des concepts ; de l’empêchement des concepts, résulte l’empêchement de la connaissance [et ainsi de suite jusqu’à][2] : De l’empêchement de la naissance résulte l’empêchement de la vieillesse et de la mort, du chagrin, des lamentations, de la douleur, de la peine et du désespoir. C’est ainsi qu’a lieu l’empêchement de ce monde qui n’est qu’une grande masse de douleurs.

Ainsi, Religieux, pour le Bôdhisattva, après qu’il eût, en partant de l’origine, médité dans son esprit, à bien des reprises, sur des lois auparavant inconnues, la science fut produite, l’œil produit, le savoir étendu produit, l’intelligence produite et la lumière apparut.

C’est moi. Religieux, qui, en ce temps-là, reconnus selon la vérité : Ceci est la douleur, ceci est l’origine de la corruption, ceci est l’empêchement de la corruption ; ceci est la voie qui mène à l’empêchement de la corruption. Voilà ce que je reconnus selon la vérité. Ceci est la corruption du désir, ceci la corruption de l’existence ; ceci la corruption de la vue (doctrine) ; c’est ici que les corruptions sont empêchées sans exception ; c’est ici que la corruption disparait sans laisser ni trace, ni reflet. Ceci est l’ignorance, ceci l’origine de l’ignorance, ceci l’empêchement de l’ignorance, ceci, la voie qui mène à l’empêchement de l’ignorance, voilà ce que je reconnus selon la vérité. C’est ii-i que l’ignorance disparaît sans laisser ni trace ni reflet. Et ainsi de suite. Voici les concepts, voici l’origine des concepts, voici la voie qui mène à l’empêchement des concepts. Voilà ce que je reconnus selon la vérité. Ceci est la connaissance ; ceci, l’origine de la connaissance, ceci, l’empêchement de la connaissance ; ceci, la voie qui mène à l’empêchement de la connaissance. Voilà ce que je reconnus selon vérité. Voici le nom et la forme, voici l’origine du nom et de la forme ; ceci est l’empêchement du nom et de la forme, voici la voie qui mène à l’empêchement du nom et de la forme. C’est ce que je reconnus selon la vérité. Voici les six sièges (des qualités sensibles), voici

  1. Ces abréviations appartiennent au texte.
  2. Ces abréviations appartiennent au texte.