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LALITA VISTARA — INTRODUCTION

quoi l’école du Nord diffère de celle du Sud. La vraie doctrine de Çâkya Mouni, devra se trouver, comme l’a dit justement Eugène Burnouf, là où les traditions du Sud et du Nord seront complètement d’accord entre elles.

En publiant une nouvelle traduction française du Lalita vistara, faite, cette fois-ci, sur le texte original sanskrit, il ne m’en coûte nullement de reconnaître que l’interprétation de plus d’un passage est loin de me satisfaire. Je dois rependant avertir le lecteur qui lira ma traduction, en ayant sous les yeux le texte imprimé de la Bibliotheca indica, de vouloir bien, avant de critiquer cette traduction, attendre la publication du second volume où il trouvera un grand nombre de variantes empruntées à un excellent manuscrit de la Société Asiatique et à deux autres manuscrits qui appartiennent à la Bibliothèque Nationale. Il verra, en lisant ces variantes, quel secours peut apporter, dans la critique des textes originaux, leur comparaison avec des traductions d’une exactitude remarquable comme celles que contient la collection tibétaine.

Si cette nouvelle traduction du Lalita vistara paraît aujourd’hui, c’est grâce à son insertion dans les Annales du Musée Guimet, car, autrement, sa publication aurait pu être longtemps retardée. J’espère qu’elle sera favorablement accueillie en un moment où le Bouddhisme, attire plus que jamais, dans l’Inde, en Angleterre, en Russie, en Allemagne, en Amérique et en France, l’attention de tous ceux qui s’intéressent à l’étude des religions.


Paris, ce 20 décembre 1883.