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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

23. Considérant que telle est la règle pour les substances, il se tient bien et inédite, affermi dans la loi. Il lui vient à l’esprit : parce que je dis : je, et parce que je dis : mien (c’est que) l’existence et le corps sont attachés à un être.

24. Il peut trembler, l’ignorant qui est en puissance (d’un corps), aussi le trouble entre-t-il en moi après avoir regardé. Mais le fils des Çâkyas en reconnaissant que sa propre existence n’est pas une existence (durable) et que la substance est produite par suite de causes connues,

25. Bien doué d’un esprit pareil au ciel, il n’est pas troublé à la vue du trompeur avec son armée.

Ainsi, Religieux, au milieu de ces milliers de fils du démon Pâpîyân, ceux qui étaient favorables au Bôdhisattva, précédés du démon Sârthavàha se tenaient du côté droit. Ceux qui étaient du parti du démon Pâpîyân se tenaient du côté gauche du démon Pâpîyân. Alors le démon Pâpîyân parla ainsi à ses fils :

Avec quelle sorte d’armée soumettrons-nous le Bôdhisattva ? Alors, au côté droit, le fils du démon nommé Sârthavàha adressa cette Gâthâ à son père :

26. Celui qui veut réveiller le roi des serpents endormi, celui qui veut réveiller le roi des éléphants endormi, celui qui veut réveiller le roi des animaux endormi, tel est celui qui veut réveiller le roi des hommes bien affermi.

Du côté gauche, le fils du démon nommé Dourmati parla ainsi :

27. À ma vue, les cœurs se fendent dans les mondes, même ceux des arbres qui ont une grande sève ; quelle est donc la force de celui-ci frappé par ma vue comme s’il l’était par la mort, pour vivre dans le monde ? À droite, celui qui a nom Madhouranirghôcha dit :

28. Tu dis : la sève qui est ici-bas dans les arbres, en la regardant, je la divise ; quelle est (en pareil cas) la condition des hommes ? Quand même tu briserais le mont Mérou, rien qu’en le regardant, tes yeux ne s’ouvriraient même pas, en présence de celui-ci !

Et, de plus :

29. Parmi les hommes il n’y en a pas un qui désire traverser la mer à l’aide de ses