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LALITA VISTARA. — CHAPITRE XIX

en vue duquel, ferme dans l’héroïsme, réjoui par la contemplation, (tu es) devenu un flambeau de science. Ta prière ayant été accomplie tout entière, tu seras aujourd’hui vainqueur.

35. Puisque les arbres avec leurs feuilles, leurs fleurs et leurs fruits saluent l’arbre de l’Intelligence ; puisque mille urnes pleines d’eau font un Pradakchina ; puisque les troupes d’Apsaras très joyeuses font entendre leur chant gracieux ; puisque les cygnes et les troupes de cigognes qui s’en vont dans le ciel en se livrant à leurs ébats,

36. Font, joyeux, un Pradakchina au Rïchi, aujourd’hui tu seras Arhat. Puisque de beaux rayons dorés vont dans des centaines de champs ; puisque les misères sont toutes apaisées et les créatures délivrées des maux ; puisque les demeures de Tchandra et Soûrya ont été arrosées par la pluie ; puisqu’il souffle un vent doux, aujourd’hui, 6 conducteur de la caravane (des êtres), tu seras, dans les trois mondes, celui qui délivre de la naissance et de la vieillesse.

37. Et puisque les dieux, ayant abandonné les joies du désir, sont venus au-devant de toi pour te rendre hommage ; (puisque) Brahmâ et les Pourôhitas de Brahmâ ainsi que les immortels, ayant interrompu la méditation pleine de douceur, de même que tous ceux, quels qu’ils soient, qui, dans la réunion des trois mondes, sont les premiers par la puissance, sont tous venus ici devant toi, tu seras aujourd’hui le roi des médecins, qui, dans la réunion des trois mondes, délivre de la naissance et de la vieillesse.

38. Puisque la route par laquelle tu t’avances a été purifiée aussi par les dieux, par laquelle est venue le bienheureux Bhagavat Krakoutch’anda et Kanakàhvaya et Kâçyapa ; puisque des lotus parfaits, purs, sans tache et beaux, perçant la terre, sont apparus là où tu portes tes pas, plein d’une force extraordinaire, tu seras aujourd’hui en possession de l’état d’Arhat.

39. Les démons, au nombre de plusieurs myriades de millions comme les sables de la Gangâ, sont incapables de t’ébranler, de t’éloigner de l’arbre de l’Intelligence. Plusieurs centaines de mille de sacrifices, nombreux comme les sables de la Gangâ, ont été célébrés par toi qui travaillais à secourir le monde. C’est pour cela que tu resplendis ici.

40. Les planètes avec la lune, les étoiles avec le soleil tomberaient du ciel sur la terre ; la plus grande parmi les premières des montagnes se soulèverait de sa place ; l’Océan se dessécherait ; un sage plein de science pourrait enseigner à chacun des quatre points de l’espace que toi, arrivé au pied du roi des arbres, tu ne te lèverais pas sans avoir obtenu l’Intelligence.

41. Un grand profit a été obtenu par moi, une abondante richesse (a été obtenue) parce que tu as été vu cocher (des êtres) ; des hommages ont été rendus (à ta personne) tes qualités proclamées ; pleins d’ardeur pour l’Intelligence, tous, les femmes des Nâgas, moi et mes fils, nous serons délivrés de la naissance. Tu t’avances comme un éléphant superbe ; nous aussi, marchons de même !


Alors, religieux, la première des épouses de Kâlika, le roi des Nâgas, nommée Souvarnaprabhâsâ, entourée et précédée d’une foule de filles des