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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

Tchandra (dieu de la lune), nul n’est égal à lui, à la naissance duquel des centaines de millions de champs furent ébranlés fortement de six manières. Le voici aujourd’hui qui s’avance vers le grand arbre excellent (de l’Intelligence) pour vaincre les armées du démon.

4. À lui, dont la tête ne peut être regardée même par ceux qui demeurent ici dans le séjour de Brahmâ, à lui dont le corps portant les signes excellents entre tous est orné des trente-deux signes ; à lui, dont la parole va au cœur, douce, pénétrante et harmonieuse comme la voix de Brahmâ ; à lui, dont l’esprit est bien apaisé et sans colère, allons, afin de lui offrir des hommages.

5. Que ceux dont la pensée, dans la demeure de Brahmâ et d’Indra est de goûter toujours le bonheur ou bien de couper la liane formant réseau de tous les liens de la corruption naturelle, (que chacun de ceux-là qui se dit), sans écouter un autre : Puissé-je atteindre l’Intelligence d’un Pratyêkabouddha, bienheureuse, impérissable ! Si son désir est d’obtenir la condition d’un Bouddha dans les trois mondes, qu’il honore le guide (par excellence) !

6. Celui par qui ont été abandonnés la terre qu’entoure l’Océan, des choses précieuses innombrables, des palais avec leurs œils-de-bœuf et leurs pavillons, des attelages et les chars ; la terre ornée de brillantes guirlandes de fleurs, pure, avec des réservoirs et des jardins ; (celui par qui ont été abandonnés) ses mains, ses pieds, sa tête, ses jeux et le haut de son corps, se dirige vers Bôdhimanda.


Ainsi, religieux, le grand Brahmâ qui préside aux trois mille grands milliers de mondes, dirigea, en ce moment, cette partie du monde appartenant aux trois mille grands milliers de monde, devenue (unie) comme la paume de la main, sans pierre et sans gravier, couverte de diamants, de perles, de cristal, de lapis-lazuli, de conques, de corail, d’or, d’argent, et d’un gazon vert, formai. t’un Nandyavartta tourné à droite, doux au toucher comme un vêtement de Katchilindi, c’est sur ce point du monde des trois mille grands milliers de mondes recouvert de gazon que (Brahmâ) vint exercer son autniiti'. En ce moment, toutes les grandes mers f’in-ent calmes comme le sol de la terre ; et, pour les êtres qui habitent les eaux, il n’y eut pas de blessure.

Et Çakra, Brahmâ et les gardiens du monde ayant vu ce point de la terre ainsi orné, ils ornèrent avec soin les cent mille champs de Bouddha aux dix points de l’espace pour rendre hommage au Bodhisattva. Et les champs incommensurables de Bouddha furent ornés partout par les Bôdhisattvas, aux dix points de l’espace, avec des préparatifs d’hommages surpassant ceux des dieux et des hommes pour rendre hommage au Bodhisattva. Et tous ces champs de Bouddha apparaissent comme un seuil ornés par divers ornements et prépa-