Page:Annales du Musée Guimet, tome 6.djvu/269

Cette page n’a pas encore été corrigée

CHAPITRE XVIII

Religieux, pendant les six années que le Bôdhisattva employa à pratiquer des austérités, le démon Pàpiyàn s’attacha à le suivre pas à pas par derrière, cherchant une occasion, épiant une occasion, mais il ne trouva pas une occasion quelconque. Et ne trouvant pas d’occasion, il s’en alla découragé et mécontent.

Et là il est dit :

1. Là où se trouvent des forêts délicieuses, des bosquets et des lianes des bois, à l’est d’Ourouvilva, où coule la rivière Nâirañjana,

2. (Namoutchi s’approcha) de celui qui toujours s’applique au renoncement, ferme dans son héroïsme et s’efforce, avec ardeur, d’atteindre à la béatitude.

3. Namoutchi s’approcha et parlant un doux langage : Fils de Çâkya, lève-toi ! Qu’as-tu besoin de fatiguer ton corps ?

4. Pour le vivant, la vie est ce qui vaut le mieux ; vivai.t, tu pratiqueras la loi. Le vivant, en effet, fait des choses telles qu’après qu’elles ont t’té faites, il n’a pas de chagrin.

5. Tu es maigre, décoloré, abattu ; la mort est près de toi ; la mort qui a mille parts tandis que la vie n’a qu’une part.

6. Pour qui donne toujours l’aumône et fait, jour et nuit, l’offrande au fou, il y aura un grand mérite. Dans le renoncement que feras-tu ?

7. Douloureuse est la voie du renoncement, difficile la soumission de l’esprit. Tel fut le discours que Mâra adressa alors au Bôdhisattva.

8. A Màra qui parlait ainsi le Bôdhisattva dit alors : Pâpiyân, allié de ceux qui sont en délire, tu es venu par intérêt pour toi-même,

9. Car, dans la mesure d’un atome, pas n’est besoin pour moi de mérites, ô Màra. Ceux qui ont besoin de mérites, ceux-là veuille les désigner.