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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

qu’elles auront mérité de renaître à l’état d’homme, après une longue série d’existences remplies de bonnes œuvres.

Les Brahmanes, en prêchant cette doctrine, en même temps qu’ils attiraient à eux les classes inférieures, semblent aussi avoir compté sur l’influence des femmes pour propager le culte de Krĭchṇa dont le sensualisme devait plaire à l’imagination ardente des Hindous.

II

Il y a en ce moment, en Angleterre, une école d’orientalistes, dont E.-C. Childers, de son vivant, était un des chefs, qui n’admet pas que le Bouddhisme orthodoxe puisse se trouver ailleurs que dans les livres conservés à Ceylan. Mais, si j’en crois M. Olcott[1], même à Ceylan, il faut savoir choisir, car il y a là, parmi les prêtres, deux opinions bien tranchées sur la nature du Nirvâṇa (délivrance finale) ; l’une qui affirme l’annihilation complète de l’âme, l’autre qui soutient qu’elle survit après la destruction du corps.

Je soutenais cette dernière opinion, et, c’est à la suite d’une discussion à ce sujet que, dans une note placée à la fin de son dictionnaire Pâli anglais, à propos de la divergence d’opinions entre nous sur la manière de définir le Nirvâṇa des Bouddhistes, qu’il considère comme l’annihilation complète, tandis que je n’admettais pas cette opinion, E. C. Childers s’exprime ainsi :

« Je suis obligé de dire que les arguments de M. Foucaux n’ébranlent pas le moins du monde ma confiance dans mes vues. On peut,

  1. Le bouddhisme sous forme de catholicisme, par H. S. Olcott, {{abr|traduct. française, p. 20, in-12, Paris, 1883.

    Voyez aussi Mgr Bigandet : La vie de Gaudama ; trad. fr., p. 27, et Spence Hardy, Manual of Buddhism, p. 297, au bas.