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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

Et dans un but commun, il installa le Bôdhisattva en qualité d’instituteur.

Le Bôdhisattva dit : Ami, cette voie ne conduit ni au dégoût (du monde), ni à l’absence de passion, ni à l’empêchement (de la transmigration), ni au calme, ni à la science supérieure, ni au revêtissement de l’Intelligence, ni à l’état de Çramana, ni au Nirvana.

Alors, Religieux, le Bôdhisattva ayant abandonné Roudraka, fils de Râma, et ses disciples, se dit : en voilà assez. J’en ai assez de celui-ci.

En ce même temps-là, cinq personnages de bonne caste, exerçaient les pratiques des Brahmatcharis sous Roudraka, fils de Râma.

Il leur vint à la pensée : Ce à cause de quoi, depuis longtemps, nous faisons des efforts et nous nous appliquons et dont nous ne pouvons comprendre la fin et la limite, a été, avec peu de peine, saisi et compris par le Çramana Gâutama, et cela ne le satisfait pas ; et il cherche au-dessus. Sans aucun doute il sera le précepteur du monde ; et ce qu’il comprendra, il nous en fera part. Après avoir raisonné ainsi, les cinq personnages de bonne caste s’étant éloignés de la présence de Roudraka, fils de Râma, s’attachèrent au Bôdhisattva.

Ainsi, Religieux, le Bôdhisattva ayant demeuré autant qu’il lui avait plu à Râdjagriha fit une excursion dans le pays de Magadha avec les cinq personnages de bonne caste.

Et en ce même temps-là, entre Râdjagriha et Gayâ, une autre compagnie faisait la fête. Le Bôdhisattva fut, par cette compagnie, invité à demeurer et à prendre part au festin avec les cinq personnages de bonne caste.

Cependant, Religieux, le Bôdhisattva ayant fait une excursion dans le pays de Magadha, du côté où était (la ville de) Gayâ, se dirigea vers ce lieu et y arriva. Là, le Bôdhisattva, en vue du renoncement, demeura au sommet du mont Gayâ. Et pendant qu’il y demeurait, trois comparaisons ignorées auparavant, inconnues auparavant se présentèrent. Lesquelles au nombre de trois ?

1o Pour les Çramanas et Brahmanes, quels qu’ils soient, qui n’ont pas tenu leur corps isolé du désir, n’ont pas tenu leur esprit isolé du désir, qui, au contraire, se sont plus dans les désirs, se sont nourris de désirs, ont été enivrés de désir, altérés de désir, consumés de désir, cette persistance dans les désirs n’est pas apaisée. Bien plus, ils éprouvent une sensation doulou-