Page:Annales du Musée Guimet, tome 6.djvu/241

Cette page n’a pas encore été corrigée
197
LALITA VISTARA. — CHAPITRE XV

il lui vint à la pensée : Je vais congédier Tch’andaka eu lui remettant entre les mains ces ornements et Kaṇṭhaka.

Et le Bûdhisattva ayant appelé Tch’andaka lui dit : a, Tch’andaka ; prends ces ornements et Kaṇṭhaka, retourne sur tes pas. Et, à l’endroit où Tch’andaka retourna sur ses pas, un Tchàitya fut bâti. Aujourd’hui encore ce Tchàitya est connu sous le nom de Tch’andakanivartana (Retour sur ses pas de Tch’andalca).

Il vint encore à la pensée du Bodhisattva : Comment donc (conserver) une touffe de cheveux, après être devenu religieux errant ? Et, coupant avec son épée, sa touffe de cheveux, il la jeta au vent. Elle fut recueillie par les dieux Tràyastrimçats pour l’honorer ; et, aujourd’hui encore a lieu, chez les dieux Tràyastriinçats, la tête de la touffe de cheveux. Là aussi fut bâti un Tchàitya ; aujourd’hui encore il est connu sous le nom de Tchûdàpratigrahana (touffe de cheveux recueillie).

Il vint encore à la pensée du Bodhisattva : Comment donc, après être devenu religieux errant, (conserver) des vêtements de Kaci (Bénarès) ? Si je pouvais avoir des vêtements rougeâtres convenables pour demeurer dans la forêt, ce serait bien !

Alors il vint à la pensée des dieux Çouddhàvàsakàyikas : Le Bôdhisattva a besoin de vêtements rougeâtres. Et, là, un fils des dieux faisant disparaître sa forme divine, se tint devant le Bodhisattva, revêtu d’un vêtement rougeâtre. Alors le Bodhisattva lui dit : Toi. ami, situ me donnais des vêtements rougeâtres, je te donnerais, moi, des vêtements de Kaci.

Celui-ci dit : Ces habits vous conviennent, ceux-ci à moi.

Le Bodhisattva dit : Je te les demande instamment.

Alors le fils d’un dieu, sous la forme d’un chasseur, donna au Bodhisattva les vêtements rougeâtres et prit ceux de Kaci. Puis, ce fils d’un dieu rempli de respect, ayant, avec ses deux mains, mis ces vêtements sur sa tête, se rendit dans le monde des dieux, afin de les faire honorer. Cela fut vu par Tch’andaka. Là aussi, un Tchàitya fut bâti, et, aujourd’hui encore, ce Tchàitya est connu sous le nom de Kâchâyagrahana (Prise des vêtements rougeâtres).

Lorsque les vêtements rougeâtres eurent été mis par le Bodhisattva, après qu’il eût coupé la touffe de cheveux, au même instant, cent mille fils des dieux satisfaits, contents, joyeux, transportés, rais. remplis d’allégresse firent