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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

96. Il a toujours parlé avec patience à ceux qui coupaient son corps et ses membres, n’ayant ni colère ni fureur, dans le but de protéger les êtres. Toujours courageux, et sans abattement p3iulant des dizaines de millions de Kalpas, il a complètement obtenu l’Intelligence et a fait des dizaines dominions de sacrifices.

97. Toujours livré à la contemplation, l’esprit apaisé, bien apaisé, après avoir brûlé toutes les corruptions naturelles, il délivrera des dizaines de millions d’êtres. Il a une sagesse sans passion ; doué de jugement, de jugement sûr, l’esprit bien affranchi, il sera un Djina existant par lui-même.

98. Celui-ci a toujours des pensées de bienveillance, il a atteint la suprême limite de la compassion ; satisfait, méditant sur l’indifférence (le détachement), il connaît la règle de la voie de Brahmâ. Il est le dieu au-dessus des dieux ; digne des hommages des dieux ; son esprit est vertueux, sans tache et complètement purifié ; il a atteint la suprême limite de centaines de mille de qualités.

99. Refuge de ceux que tourmente la crainte, lampe pour ceux qui n’ont pas d’yeux, guide des égarés, médecin de ceux qui depuis longtemps sont malades, roi excellent de la meilleure loi, Indra aux mille yeux, Brahma existant par lui-même ;

100. Il a le corps et l’esprit calmes ; il est ferme ; sa science est abondante ; fort, ayant l’esprit complètement affranchi, héros, destructeur de la corruption naturelle, il a vaincu l’ennemi invincible.

101. Lion qui a mis de côté la crainte, éléphant à l’esprit bien dompté, taureau chef du troupeau, patientât ayant abandonné la colère ; lune qui éclaire, soleil qui resplendit, flambeau qui produit la lumière, délivré complètement des ténèbres.

102. Lotus immaculé, fleur qui a le parfum de la bonne conduite, précepteur inébranlable comme le Mérou, nourricier comme la terre, mine de choses précieuses, inaccessible à l’agitation.

103. Il a vaincu le démon de la corruption naturelle, vaincu le démon des éléments matériels, il a vaincu le démon de la mort, il a exterminé le démon fils des dieux. C’est le conducteur de la grande caravane ; pour ceux qui marchent dans les mauvaises voies, il montrera avant peu, la meilleure des voies composée de huit parties.

104. Destructeur de la vieillesse, de la mort et de la corruption naturelle, délivré de l’obscurité et des ténèbres, il sera, sur la terre et dans le ciel, un Djina renommé, existant par lui-même. Loué par ceux qu’on loue, incommensurable, ô toi qui as la figure d’un homme éminent, parce que nous t’avons loué, soyons comme toi, lion des orateurs !


Ainsi, Religieux, le Bôdhisattva, étant parti, et ayant traversé le pays des Çâkyas, traversé le pays des Kôdyas, traversé le pays des Mallas, il était dans la ville d’Anoumainêya des Màinêyas quand le jour parut. Alors le Bôdhisattva étant descendu de son cheval Kanthaka, debout à terre, il congédia la grande foule des dieux, des Nâgas, des Gandharbas, des Asouras, des Garoudas, des Kinnaras et des Mahôragas. Quand il les eût congédiés,